Si l'épidémie de Covid-19 poursuit sa décrue en métropole, ainsi qu'en Martinique et en Guadeloupe, il n'est pas encore temps de relâcher les gestes barrières, avertit Santé publique France (SPF) à l'occasion de son bulletin épidémiologique hebdomadaire.
Pour la quatrième semaine consécutive, le taux d'incidence du coronavirus en France métropolitaine diminue (-28 % en semaine 36) et passe sous la barre des 100/100 000 habitants, avec 9 513 cas diagnostiqués en moyenne par jour. Néanmoins, quatre régions dépassent le seuil de 100/100 000 : Provence-Alpes-Côte d’Azur (225/100 000, -32 %), Corse (113, -18 %), Île-de-France (107, -27 %) et Occitanie (106,-34 %).
Les taux les plus élevés concernent les jeunes adultes : les 30-39 ans (149/100 000, -28 %) et les 20-29 ans (145/100 000, -33 %). C'est aussi dans ces tranches d'âge que les taux de dépistage, bien qu'en baisse, sont les plus élevés.
La tension baisse à l'hôpital
La baisse de la circulation du virus se ressent très concrètement à l'hôpital, qui observe pour la troisième semaine consécutive, une diminution des nouvelles admissions, avec 3 526 nouvelles hospitalisations (-17 %) et 936 nouvelles admissions en soins critiques (-8 %). Au 14 septembre, 9 800 patients infectés par le SARS-CoV-2 étaient hospitalisés (vs 10 707 le 7 septembre, soit -8 %), dont 2 013 en soins critiques (-11 %). Les décès liés au Covid étaient également en diminution (605, -15 %).
S'il faut encore attendre une semaine pour avoir des données consolidées sur l'impact de la rentrée scolaire, les premiers indicateurs montrent que les 0-17 ans représentent 25 % des nouveaux cas observés dans la population générale et une stabilisation du taux d'incidence chez les 3-5 ans (+4 %). Quant aux 3 300 classes fermées ce 16 septembre (soit 0,63 % des classes du pays), « il est difficile de conclure à un rebond de l’épidémie sur cette base », a commenté Bruno Coignard, directeur du département des maladies infectieuses à SPF. « Impossible à ce jour de dire que l'épidémie est derrière nous », ajoute-t-il, de façon plus générale.
Des situations toujours difficiles en Guyane et en Polynésie française
En Outre-mer, malgré l'amélioration de la situation en Martinique et en Guadeloupe (en semaine 36, les taux d’incidence étaient respectivement de 286/100 000, soit -32 % en et de 257/100 000, soit -51 %), un excès de mortalité persiste. En outre, la situation reste inquiétante en Guyane où le taux d'incidence stagne à un niveau élevé (421/100 000) et où les hospitalisations augmentent.
Quant à la Polynésie française, le confinement en vigueur depuis le 23 août va être levé progressivement à partir du 20 septembre, ce qui permettra une reprise des cours. Les nombres de décès quotidiens et d'hospitalisations fléchissent depuis une semaine, mais le service réanimation du Centre hospitalier reste saturé avec 49 patients. Une première évacuation sanitaire doit permettre de transférer ce 17 septembre 8 à 10 patients vers la métropole.
Relâchement dans les gestes barrières
Les nouveaux résultats de l'enquête CoviPrev (sur la période du 31 août au 7 septembre), reflètent un relâchement de la population dans le respect des gestes barrières. Seulement 58 % des plus de 18 ans interrogés continuent à se saluer sans serrer la poigne (vs 72 % au printemps dernier) et à se laver régulièrement les mains.
Si l’isolement est très largement suivi en cas de symptômes (93 %), il l'est beaucoup moins lorsque la personne est asymptomatique (79 %). Les personnes non vaccinées sont particulièrement réticentes à s'isoler en cas de test positif ou à identifier leurs contacts (25 % refuseraient le contact-tracing, vs 9 % des personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin).
SPF rappelle donc l'importance des mesures combinées, y compris pour les personnes vaccinées, qui représentent aujourd'hui 70 % de la population, voire 74 % avec une dose. Ceci que le pass sanitaire soit levé ou non. « On espère même que certaines mesures, comme l'hygiène des mains, éternuer dans son coude, ou même porter un masque en cas de symptômes grippaux, perdurent après l'épidémie », a souligné le Dr Coignard.
Les épidémiologistes se sont en revanche gardés de commenter l'échange entre le président de la République et son ministre de la Santé. « Il y a des départements où on va être amené à alléger un peu les contraintes en fonction de l’évolution de l’épidémie » à partir du 15 novembre, a laissé entendre Emmanuel Macron ce 15 septembre. « Nous ne sommes pas encore totalement tirés d’affaire. On est à mi-pente », a réagi Olivier Véran, le lendemain. Selon CoviPrev, 60 % des Français sont favorables au pass.
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