Dans la foulée du Conseil scientifique qui en avait évoqué la possibilité dans son avis du 19 avril, la Haute Autorité de santé (HAS) lève la limite d'âge à l'utilisation des tests antigéniques sur prélèvement nasal.
Depuis le premier avis du 16 mars 2021 qui avait restreint leur utilisation aux plus de 15 ans, la HAS se positionne en faveur de leur utilisation « en milieu scolaire » d'après sa récente méta-analyse aux « résultats encourageants ».
La Haute Autorité recommande ainsi la mise en place de « dépistages itératifs à large échelle par autotests antigéniques nasaux au sein des écoles maternelles et primaires, des collèges, des lycées et des universités, à la fois chez les élèves, les enseignants et le personnel en contact avec les élèves ».
Éviter les iniquités d'accès
Par ailleurs, l'agence sanitaire se dit « favorable à la prise en charge par la collectivité des autotests dans ces milieux scolaires et universitaires », estimant que la mise à disposition gratuite d'autotests dans ces structures permettrait « d'éviter les iniquités d'accès, renforçant ainsi l'acceptabilité et l'efficacité du dépistage ».
Avec un résultat en 15 à 30 minutes, ces tests antigéniques, réalisables en tests de diagnostic rapide (TDR), tests d'orientation diagnostique (TROD) ou en autotest, constituent un « outil complémentaire aux tests RT-PCR salivaires pour casser les chaînes de contamination au sein des classes », résume la HAS.
Si la méta-analyse retrouve « une spécificité excellente » (99 à 100 %) et une forte hétérogénéité de sensibilité (passant de 81 % chez les sujets symptomatiques à 50- 58 % chez les asymptomatiques), les données chez les enfants sont « limitées, en particulier pour les cas asymptomatiques », est-il précisé. Toutefois, les « quelques études cliniques sont rassurantes quant à leurs performances dans cette population pédiatrique », estime la HAS.
Au moins une fois par semaine
La HAS définit par ailleurs les conditions optimales d'utilisation des autotests antigéniques sur prélèvement nasal à l'école : ces tests doivent être réalisés au moins une fois par semaine, et pour les élèves de primaire, « il est préférable que le test soit fait par les parents ou le personnel formé », même si « l'auto-prélèvement initialement supervisé est envisageable ». Pour les jeunes enfants en maternelle, le prélèvement et le test doivent être réalisés par ces mêmes acteurs, sachant que « les tests RT-PCR salivaires sont également envisageables », est-il rappelé.
De tels dépistages pourraient être mis en place dans les structures accueillant des enfants pendant la période estivale (colonies de vacances, centres de loisirs…), est-il indiqué. Les autotests peuvent également être utilisés dans la sphère privée, par exemple avant une rencontre avec des proches ou dans le cadre d'accès à des activités en espace clos (restauration, cinéma, spectacles vivants, etc.). « L'autotest devra idéalement être réalisé le jour même ou à défaut la veille de la rencontre/activités », est-il précisé.
La HAS rappelle qu'un résultat positif doit être confirmé par un RT-PCR, notamment pour identifier le variant en cause. Comme un test négatif n'exclut pas que la personne testée soit porteuse du virus, l'agence insiste sur « la nécessité de continuer à respecter les gestes barrières ». Il est ainsi important que les élèves testés et les parents disposent d'une « information complète et précise » sur les modalités de réalisation et de dépistage, mais aussi sur la conduite à tenir à la suite du résultat du test, qu'il soit positif ou négatif. Sachant que le prélèvement nasal peut être profond (3 à 4 cm) ou antérieur (2 cm), la HAS recommande d'orienter le choix du type de prélèvement nasal en fonction des préconisations du fabricant du test utilisé.
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