Quelque 4 % de la population française adulte - 2,06 millions de personnes - présenteraient les critères d'une affection post-Covid-19, soit 30 % des personnes ayant eu une infection par le Sars-CoV-2 plus de trois mois auparavant, estime Santé publique France (SPF).
L'agence se fonde sur une enquête réalisée entre le 22 mars et le 8 avril 2022 auprès d'un panel de volontaires adultes résidant en métropole invités à remplir un questionnaire en ligne. Plus de 27 530 adultes ont répondu, dont plus d'un tiers a déclaré un Covid. Pour rappel, le Covid long, ou affection post-Covid, apparaît généralement dans les trois mois suivant l'infection initiale au Sars-CoV-2 et se caractérise par des symptômes (l'Organisation mondiale de la santé en recense 25) qui durent au moins deux mois.
Une prévalence qui diminue avec le temps écoulé
Dix-huit mois après l'infection, la prévalence baisse à 22 %. SPF met aussi en évidence trois groupes qui sont les plus touchés par le Covid long : les personnes ayant déclaré avoir été hospitalisées pour Covid (38 % ), les femmes (33 %) et les actifs (32 %).
En revanche, l'âge ne ressort pas comme un facteur associé au fait de développer une affection post-Covid.
Le généraliste, recours essentiel
À l’exception des 11 % de répondants qui, malgré leur Covid long, n'ont pas eu recours aux soins, la majorité des malades avec des symptômes prolongés se tournent vers le médecin généraliste. Ils sont ainsi 87 % à avoir pris rendez-vous au cours de l'année précédant l'enquête (versus 79 % des participants infectés par le Sars-Cov-2 ou non - ce qui place le généraliste comme un premier point de contact incontournable). Quelque 37 6 % des patients Covid long ont aussi consulté un radiologue, 25 % un cardiologue, 17 % un dermatologue, un otorhinolaryngologue, un interniste, un pneumologue, 14 % un gastroentérologue, 11 % un neurologue, 9 % un psychiatre, 5 % un infectiologue. Et SPF d'insister sur la nécessaire formation du généraliste au Covid, y compris lorsque l'affection s'étire dans le temps.
Si SPF ne s'est pas penchée sur la question des enfants, une étude publiée dans le « Jama Network Open », et basée sur les données de huit pays recueillies entre mars 2020 et janvier 2021, calcule qu'environ 6 % des enfants venus aux urgences pour une infection au Sars-CoV-2 ont développé une affection post-Covid, les trois mois suivant. En particulier ceux qui ont dû être hospitalisés au moins 48 heures (10 %), qui présentaient plus de quatre symptômes ou ceux qui avaient plus de 14 ans. En majorité, les symptômes persistants étaient la fatigue ou faiblesse, la toux et des difficultés à respirer.
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