Réclamée depuis des années par les pédiatres néerlandais, l’euthanasie sera possible aux Pays-Bas pour les enfants de moins de 12 ans qui endurent des souffrances intolérables et sont incurables, a annoncé le gouvernement le 14 avril. La mesure devrait concerner un « petit groupe », de cinq à dix enfants par an, « pour qui les options de soins palliatifs ne suffisent pas à soulager leurs souffrances », est-il précisé.
« Cela concernera les enfants atteints d'une maladie ou d'un trouble si grave que la mort est inévitable et (...) attendue dans un avenir prévisible », a déclaré le ministre néerlandais de la Santé Ernst Kuipers. L'aide à mourir sera possible « lorsqu'il s'agit de la seule alternative raisonnable pour un médecin de mettre fin aux souffrances désespérées et insupportables de l'enfant », a-t-il souligné dans une lettre au Parlement.
Les Pays-Bas sont le premier pays à avoir autorisé l’euthanasie en 2002. Elle y est depuis possible pour les mineurs de plus de 12 ans qui peuvent donner leur consentement et pour les enfants de moins de 1 an avec le consentement des parents. En Belgique, où l'euthanasie est également légale depuis 2002, le gouvernement a décidé, en février 2014, d’autoriser cette option sans limite d’âge pour les mineurs « en capacité de discernement ».
Suite à une réévaluation du règlement existant, le gouvernement néerlandais a décidé à son tour d'élargir l'aide à la fin de vie « pour inclure les enfants âgés de 1 à 12 ans ». Aux Pays-Bas, « si l'enfant n'est pas en mesure de le faire [choisir l’euthanasie, NDLR], le parent pourra le faire, en consultation avec le médecin », a précisé à l'AFP Axel Dees, porte-parole du ministère de la Santé.
La décision intervient après des années de débat et s'est même heurtée à l'opposition au sein de la propre coalition au pouvoir du Premier ministre Mark Rutte, où deux partis sont d'influence chrétienne. « C'est un sujet particulièrement complexe qui traite de situations très éprouvantes », a concédé le ministre de la Santé, cité dans un communiqué. Le règlement devrait être publié cette année, selon le gouvernement. Une évaluation aura lieu quelques années après l'entrée en vigueur.
L'an dernier, 8 700 personnes ont eu recours à l’euthanasie dans le pays, selon les chiffres officiels. La majorité d'entre elles souffraient d'un cancer en phase terminale.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce