LA RETRAITE est à la mode chez les médecins (lire aussi ci-dessous). « J’ai assisté à une réunion du SML [Syndicat des médecins libéraux] sur le sujet la semaine dernière et, alors que ces dernières années, on avait un peu de mal à mobiliser, je n’ai jamais été autant assailli de questions », reconnaît le président de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF), Gérard Maudrux. La faute à l’actualité et à la réforme générale en cours d’examen au Parlement ? Pas directement. L’âge du corps médical est aussi en cause. « La plupart du temps, il s’agit plutôt de questionnements personnels, manifesté par des médecins qui ont plus de 55 ans », s’amuse le Dr Maudrux.
La CARMF, en tout cas, surfe sur cette vague et organise demain à Paris un colloque sur le thème : « La réforme des retraites : quels changements pour les salariés, les régimes spéciaux et les indépendants ? » (1). Au programme, résume son président, « une explication brute et technique » des mesures dans les tuyaux du gouvernement. Et, fatalement, quelques échappées du côté des médecins. Avant l’été, la CARMF avait estimé que la réforme en préparation décalerait de deux ans, de 60 à 62 ans, leur âge légal (éventuellement avec minoration) de départ en retraite (« le Quotidien » du 24 juin), exactement comme pour les salariés. Mais l’information que les praticiens recherchent le plus souvent ces derniers temps auprès des responsables de la CARMF concerne l’âge du départ en retraite sans décote.
Pertes et profits.
Les praticiens libéraux resteront-ils à 65 ans comme aujourd’hui ou bien passeront-ils à 67 ans avec le reste des Français ? Pour des professionnels qui cessent en moyenne leur activité à 65,5 ans, le glissement ne serait pas anodin. Et de fait, la lecture du projet de loi laisse finalement peu de doute à la CARMF : « Vue la rédaction du texte, cela s’applique à nous, explique Gérard Maudrux avant de nuancer : pour le régime de base [19 % des pensions versées aux médecins, NDLR], cet alignement est clair mais pour le régime complémentaire [42 % des pensions], nous sommes libres. »
Dans la balance des pertes et des profits de la réforme, le patron de la CARMF s’empare aussitôt de ce volet « complémentaire » de la retraite des médecins… pour se réjouir : « Sur ce régime, on était un peu limite et il pouvait être envisagé soit de baisser un peu les retraites, soit d’augmenter les cotisations. En passant l’âge du taux plein à 67 ans, on équilibre les comptes ». Un bien pour un mal, donc.
Reste, une fois de plus, en suspens le sort de l’Allocation supplémentaire vieillesse (ASV, qui représente 39 % de la pension versée aux médecins retraités mais pour laquelle la cessation de paiement est annoncée à l’horizon 2013). Un dossier sur lequel le Dr Maudrux ne voit pas les pouvoirs publics bouger dans un avenir proche : « Quelle que soit la solution retenue, que l’on supprime le régime où bien qu’on le réforme, elle ne plaira pas aux médecins. Les pouvoirs publics ne vont pas faire ça avant l’élection présidentielle ! »
(1) Colloque « La réforme des retraites », Palais des Congrès de Paris (salle bordeaux), 14 h 30-17 h 30.
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