« C’est prouvé, le don de plasma rend meilleur ». Par cette accroche destinée à susciter la curiosité du grand public, l'Établissement français du sang (EFS) lance sa première campagne dédiée au don de plasma, du 17 octobre au 6 novembre 2022, en partenariat avec plusieurs médias ou entreprises, comme France Inter, LinkedIn, ou encore Leboncoin.
« Le don de plasma est encore largement méconnu du grand public, comme de nos donneurs. Selon l’Observatoire de l’expérience donneurs, mené en 2022, seuls 28 % des donneurs savent que le plasma est utilisé pour la fabrication de médicaments », souligne Cathy Bliem, directrice générale de la chaîne transfusionnelle, thérapies et développement à l’EFS. Pour rappel, le plasma est la partie liquide du sang dans laquelle les cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes) sont en suspension dans les vaisseaux sanguins. Il contient de l’albumine, des facteurs de coagulation et des anticorps d’un intérêt thérapeutique majeur pour les patients.
Enjeu de santé publique
Ainsi, des milliers de patients ont besoin de dons de plasma chaque année, notamment ceux qui sont soignés grâce à des médicaments produits à partir des protéines extraites du plasma (comme les immunoglobulines) ou directement par des transfusions de plasma. Parmi eux, des personnes en réanimation, ou subissant des hémorragies graves, ou nécessitant des échanges plasmatiques (remplacement total de tout leur plasma). D’autres sont atteints de maladies chroniques comme les déficits immunitaires primitifs : ils peuvent être traités par l’administration d’immunoglobulines toutes les 2 ou 3 semaines.
Un enjeu de souveraineté sanitaire
Par ailleurs, le don de plasma répond à un enjeu de souveraineté sanitaire. Les réserves de certains médicaments dérivés du plasma, comme les immunoglobulines, sont en effet en partie importées et connaissent une forte tension internationale. On estime à 65 % la part du plasma importée, majoritairement des États-Unis. Ainsi, accroître les capacités nationales de collecte de plasma permettrait de réduire, à terme, une situation de dépendance au marché étranger, fait valoir l'EFS.
Pour augmenter ses capacités d’approvisionnement en plasma au Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB), l’EFS a élaboré un Plan Plasma. L'objectif : prélever 1,4 million de litres en 5 ans, soit 700 000 prélèvements par aphérèse en plus, par rapport aux prélèvements actuels.
Le don de plasma est réalisé uniquement dans les Maisons du don de l’EFS et sur rendez-vous, dans 90 Maisons du don en France métropolitaine.
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