DE NOTRE CORRESPONDANTE
Sur les murs, des grosses plaques de moisissure, par terre de la poussière à n’en plus finir. Sur les lits en mauvais fer rongés par l’urine, les matelas et les sommiers sont perforés pour laisser passer les excréments. Dans une chambre, un patient complètement nu a les pieds et les mains liés aux barreaux du lit. Le tableau est brossé : bienvenu dans l’enfer des hôpitaux psychiatriques judiciaires italiens.
De l’autre coté des Alpes, six hôpitaux psychiatriques judiciaires ouverts en 1930 tournent encore à plein régime, pour le malheur des personnes internées parfois à durée indéterminée. Selon le compte-rendu rédigé par une commission d’enquête sénatoriale, qui a effectué une mission éclair la semaine dernière dans les structures psychiatriques armée de caméras pour mieux documenter l’opération, les conditions de détentions sont effroyables. Côté médecine, des médicaments périmés et pas de psychiatres. Les malades sont suivis par des généralistes qui travaillent sur place 4 heures par semaine. Les équipes paramédicales ne sont pas assez nombreuses pour suivre les quelque 1 500 personnes actuellement hospitalisées. Quant aux déplorables conditions d’hygiène, la commission les explique par le manque de personnel. Et ce n’est pas mieux en ce qui concerne l’alimentation.
Perpétuité blanche.
Autre problème : la durée de la détention. Certains patients ont fini de purger leur peine et devraient avoir un suivi thérapeutique. C’est le cas de 376 personnes complètement démunies sur le plan financier et par conséquent incapables de subvenir à leurs besoins médicaux. Du coup, elles sont condamnées à une perpétuité « blanche », comme l’a souligné la commission sénatoriale, à moins d’une intervention immédiate.
C’est là le premier objectif de la commission d’enquête, qui a saisi le gouvernement en réclament le déblocage d’une enveloppe de 10 millions d’euros pour assurer le suivi médical des 376. En parallèle, la commission a annoncé la fermeture de trois structures complètement obsolètes. Mais cette mesure risque d’entraîner de nouveaux problèmes, notamment d’hébergement, les trois autres hôpitaux n’ayant pas une capacité d’accueil suffisante pour accueillir au total 1 124 patients. Et l’objectif de la commission étant de fermer toutes les structures d’ici quelques années, pas question d’en construire de nouvelles, même à titre provisoire.
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