Le dernier baromètre* de la DREES (Direction des études et des statistiques du ministère) illustre l'attachement puissant des Français à leur système de santé et à ses acteurs mais aussi l'acceptation inégale de réformes susceptibles de garantir sa pérennité.
Le généraliste reste le premier recours en cas de maladie (55 %) même si 20 % privilégient l’automédication, 10 % consultent leur pharmacien et 3 % se renseignent sur internet. La confiance dans le médecin de famille ne se dément pas : les Français s’estiment très bien informés sur leur état de santé par leur généraliste (84 %), et dans une moindre mesure par les hôpitaux ou cliniques (61 %). En cas de crise sanitaire, ils accorderaient d'abord leur confiance aux médecins (86 %) et aux chercheurs (79 %), loin devant les journalistes de télé ou de radio (24 %), les sites et blogs spécialisés (20 %) et les hommes politiques (10 %).
Les Français restent très majoritairement satisfaits de la qualité des soins prodigués par les généralistes (85 %, en recul de 4 points néanmoins par rapport à 2014) et par les médecins spécialistes (79 %). Le taux d'avis favorables se réduit dans les hôpitaux (68 %) et dans les cliniques (58 %). Le jugement se durcit aux urgences où un Français sur deux seulement se déclare satisfait de la qualité des soins.
La question de l'accès géographique au soins médicaux est un motif croissant de mécontentement. Les habitants des communes rurales déplorent, pour la moitié d’entre eux, un manque de généralistes de proximité. Ce sentiment de carence est exacerbé pour l'accès aux spécialistes (69 % des habitants des communes rurales l'expriment). En revanche, une majorité de Français considèrent qu’il y a suffisamment de pharmacies (85 %), d’infirmiers (74 %), de kinés (67 %) ou de dentistes (63 %).
Pas touche au remboursement
Pour réduire le déficit de la Sécurité sociale, les Français privilégient les mesures touchant les professionnels de santé et les industriels mais ils se montrent peu enclins aux dispositions susceptibles de les impacter directement. Ils plébiscitent ainsi la limitation des tarifs (84 %) et la taxation des fabricants de médicaments (78 %) et se montrent très ouverts aux transferts (aux infirmiers et aux pharmaciens) de certaines tâches aujourd’hui dévolues aux praticiens. Ainsi, le soutien des Français au renouvellement d'ordonnances par des non-médecins a progressé de 7 points depuis 2015 (à 70 %). S'agissant des dépassements d'honoraires, 81 % des sondés les jugent non justifiés.
En revanche, ils sont majoritairement hostiles aux mesures limitant le remboursement (58 % d'avis défavorables), aux hausses de cotisations (76 %) et à l'idée de réduire la prise en charge des ALD par la Sécu (86 %).
*Baromètre d’opinion sur la santé, la protection sociale et les inégalités, issu d’une enquête réalisée par BVA entre octobre et décembre 2017 auprès de 3 009 habitants en France métropolitaine, âgés de 18 ans ou plus.
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