Après l’adoption du projet de loi de santé en première lecture par les députés de l’Assemblée Nationale, les premières réactions d’associations fusent sur la toile.
Les militants de AIDES, association de lutte contre le VIH, Sida et hépatites virales, se mobilisent auprès des parlementaires et du gouvernement afin que l’expertise des malades renforce le droit à la santé de tous. Selon l’association, le texte « inabouti » ne tient pas ses promesses. « Les débats à l’Assemblée ont permis d’améliorer un texte imparfait en introduisant des mesures indispensables à la lutte contre le sida et les hépatites. Mais nous constatons toujours certaines résistances et il reste beaucoup à faire au Sénat », a réagi Bruno Spire, président de AIDES.
Sur la fixation du prix des médicaments, « malgré quelques avancées sur la transparence et la place des associations, le texte manque cruellement d’ambition. Quand un médicament innovant contre l’hépatite C coûte 41 000 euros pour 3 mois de cure, l’enjeu pour notre système de santé est considérable », explique Bruno Spire. Concernant, le principe d’une évaluation des pratiques de refus de soins, le projet de loi de santé est « largement insuffisant » et malgré les alertes de l’association, « l’électrochoc n’a pas eu lieu », poursuit-il.
« AIDES sera donc bientôt en mesure de dévoiler ce que vivent au quotidien les personnes séropositives, et les stratégies pernicieuses mises en place par certains soignants pour les éloigner de leurs cabinets. Des situations intolérables qui, nous l’espérons, pousseront enfin les parlementaires à réagir », conclut-il.
Contraception et IVG
Le planning familial fait entendre un autre son de cloche, pour eux, cette loi « contient de réelles avancées et inscrit l’égalité femmes hommes dans les objectifs de santé », explique l’association dans un communiqué. En effet, les volets prévention et amélioration de l’accès aux soins, notamment en matière de santé sexuelle contribueront « à la lutte des inégalités qui touchent particulièrement les femmes », note le planning.
L’association se satisfait de la suppression du délai de réflexion pour l’IVG, un amendement proposé par la droite et d’autres mesures qui permettront « d’améliorer le parcours des femmes en matière de contraception et d’IVG ». Parmi ces mesures, l’élargissement des compétences des sages-femmes à la pratique de l’IVG, le droit d’être informé sur tous les moyens de contraceptions et méthodes d’avortement et l’accès à la contraception d’urgence dans toutes les infirmeries scolaires sans autorisation parentale, ont été salués par l’association.
« L’enjeu est maintenant de mettre en place les conditions pour accéder aux informations, aux services et aux soins, sur tous les territoires, dans de bonnes conditions d’accueil et d’accompagnement et dans la proximité », précise le planning familial.
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