L’AFFAIRE avait fait grand bruit quand elle avait éclaté dans le service réanimation adulte de l’hôpital Nord, avec l’apparition d’un champignon, l’aspergillus. Sur 1 800 patients pris en charge au cours de cette année 2010, 8 cas d’aspergillose avaient été diagnostiqués. Quatre personnes étaient décédées à la suite de l’aggravation de leur état à cause de ce champignon. Les premiers cas s’étaient déclarés deux mois après l’ouverture de la réanimation en février 2010 et une seconde vague de cette maladie nosocomiale avait frappé en août. C’est pourquoi les experts faisaient l’hypothèse d’un lien avec les travaux de rénovation des bâtiments.
Rapidement était créée une cellule de crise, qui a pris diverses mesures très concrètes, comme la fermeture de certains box, ou l’augmentation de la fréquence des prélèvements de recherche d’aspergillus. Ces mesures, jugées efficaces, sont maintenues. Mais « au-delà, nous avons voulu avoir un regard extérieur, d’où la commande d’un audit réalisé par 4 experts » (ingénieurs, spécialistes de l’hygiène et de l’air), a expliqué Christophe Got, directeur de l’hôpital Nord depuis le1er janvier.
Selon l’audit, il n’y a pas une seule cause à cette contamination mais un ensemble de facteurs dont il faut tenir compte. « Il y a un environnement qui peut prêter à la présence de poussières, avec du vent notamment, a indiqué M. Got, une autoroute pas loin et une carrière, les experts ont souligné que cela pouvait être un facteur favorisant l’apparition de l’aspergillus. »
Dépistage systématique.
Concernant le bâtiment, « les experts ont constaté qu’il y avait eu création d’une importante circulation d’air sur un axe Nord-Sud entre différents pavillons, lors de l’extension du côté Nord de la barre historique de 11 étages », a précisé Sébastien Vial, directeur des travaux et des services techniques de l’hôpital Nord. Si ces experts hygiénistes ont également émis des réserves en ce qui concerne les circuits logistiques et des locaux de stockage, jugés insuffisants, et proposé des améliorations, ils ont aussi demandé à ce que soient renforcées certaines mesures, comme la construction de box pour que les patients puissent être traités individuellement ou la mise en place de nouveaux protocoles de lavage. Sur les 34 lits du service de réanimation adulte, 4 sont encore en travaux de sécurisation.
« Sur la base de l’audit, l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille a commencé à mettre en œuvre dès janvier un plan d’action qui s’articule autour de trois axes (matériels de recyclage de l’air, protocole de prévention et de suivi des patients, travaux d’adaptation des locaux), a confirmé Christophe Got. Aujourd’hui, le dépistage systématique des patients se poursuit, à l’entrée puis deux fois par semaine pendant leur séjour. L’AP-HM précise qu’il n’y a plus aucun nouveau cas de contamination à l’aspergillus et qu’elle a intenté une action en justice pour déterminer maintenant les responsabilités des uns et des autres.
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