Le Généraliste. Quel est votre sentiment à l’heure de la publication de votre amendement ?
Valérie Fourneyron. Un sentiment de satisfaction. Cela fait des années qu’on cumule des études scientifiques pour dire combien l’activité physique est un outil de santé publique. La HAS avait rappelé en 2011 combien nous étions en retard dans les politiques non médicamenteuses. Les maladies de la sédentarité sont la première cause de mortalité dans notre pays. Le travail parlementaire a été intense : à un moment, il y a eu un problème d’incompréhension, quelques-uns redoutant que la Sécurité sociale ne rembourse les abonnements aux salles de sport. Puis on a vu que les expériences et les réseaux sport-santé qui se développent sur le terrain vont dans le bon sens. Et, aujourd’hui, on a un outil collectif : la prescription d’activité physique.Que va changer votre dispositif ?
V.F. Le médecin sera incité à prescrire, ce qu’il ne faisait pas et orienter vers un réseau sport-santé où le patient sera sûr de trouver des gens ayant la qualification requise. Il y aura une prise en charge de ce patient avec un vrai suivi médical. Le patient sera davantage incité à se rendre dans un club car l’ordonnance viendra du généraliste en qui il a confiance.
Tout médecin va pouvoir prescrire du sport ?
V.F. Les généralistes pourront prescrire une activité physique adaptée à leurs patients en ALD. Ce qui fait potentiellement 9 millions de personnes, toutes n’étant pas nécessairement en capacité de le faire. Cela participe à une évolution de notre mode de prise en charge où le médicament peut tout. Désormais, il y a une place pour le sport, comme thérapeutique complémentaire.
* Députée PS de Seine-Maritime, ministre des Sports de 2012 à 2014
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« 9 millions de personnes potentiellement concernées »
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