Jusqu’en 2020, la seule option devant une polypose naso-sinusienne (PNS) handicapante malgré le traitement par corticostéroïdes (CS) était la chirurgie, en sachant que dans 40 % des cas, on observait une rechute dans les deux ans suivant l’intervention. Les biothérapies ont changé la donne en offrant des possibilités thérapeutiques supplémentaires, notamment en cas de récidive post-chirurgicale.
La première étudiée a été l’omalizumab, un Ac anti-IgE qui a montré une efficacité très significative sur le score de polypes, l’obstruction nasale et la qualité de vie tout en étant bien toléré. Il a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne pour la PNS sévère réfractaire au traitement mais aucun dossier de remboursement n’a été déposé. Puis le mépolizumab, un anti-IL-5, a fait la preuve de son efficacité avec une réduction significative du recours à la chirurgie chez des malades très sévères, récidivants après l’intervention, avec une excellente tolérance. Après l’AMM européenne, un dossier pour remboursement a été déposé.
Dupilumab
De son côté, le dupilumab a donné dans les études de phase III des résultats spectaculaires sur les polypes et la symptomatologie, avec une diminution du recours aux CS oraux et à la chirurgie. Mais cet anti-IL-4/IL-13 n’a pas d’effet rémanent et la PNS récidive à l’arrêt. Il a l’AMM européenne pour la PNS sévère réfractaire au traitement mais, en France, n’est remboursé qu’après échec médical et chirurgical.
« La mise à disposition de cette option thérapeutique nous a aussi amenés à évaluer avec beaucoup plus de rigueur la symptomatologie, les polypes mais aussi la qualité de vie, l’impact de la corticothérapie orale et de la chirurgie, afin de fixer des objectifs thérapeutiques, et la recherche de comorbidités nous a amenés à collaborer plus étroitement avec les pneumologues, allergologues, dermatologues… », constate le Pr André Coste (ORL, Créteil).
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