À la suite de la décision du Royaume-Uni de sortir de l’Union européenne, se pose la question de la relocalisation de l’Agence européenne du médicament (European Medicines Agency, EMA), installée à Londres depuis 1995 et qui devra inévitablement déménager courant 2017. L’EMA, comptant environ 900 salariés permanents et plus de 3 000 experts européens permanents ou ponctuels, est chargée, entre autres missions, d’évaluer, du point de vue scientifique, les demandes d’autorisation de mise sur le marché européen de nouveaux médicaments.
La France est connue pour l’excellence de sa recherche préclinique dans le domaine du médicament, sa culture en matière d’évaluation du bénéfice thérapeutique et du risque médicamenteux, sa défense inconditionnelle de la nécessité de toujours mettre en avant le bénéfice clinique de tel ou tel traitement ou stratégie thérapeutique pour les patients dans chaque processus d’évaluation mené au sein de l’EMA. Elle bénéficie en outre d’une situation géographique optimale, au carrefour de l’Europe et ouverte vers le continent nord-américain. Elle compte de nombreuses personnalités de formation médicale, scientifique ou pharmaceutique qui seront autant d’experts capables de s’engager au service d’une évaluation indépendante de la balance bénéfice/risque des nombreuses innovations qui s’offrent à nous.
L’opportunité d’accueillir cette institution au sein de notre territoire devrait permettre à la France de réaffirmer son leadership au sein de l’Europe en matière de politique d’évaluation du médicament, politique qui a été refondée au cours des cinq dernières années pour s’adapter à « l’esprit européen » auquel ont su s’adapter d’autres États membres.
Un engouement et des bases solides
À ce jour plusieurs candidatures françaises ont émergé officiellement pour accueillir le siège de l’EMA, parmi lesquelles Lyon, Lille ou encore Strasbourg. Les candidatures de ces villes françaises ne manquent pas d’atouts, tant par leur localisation géographique stratégique que par leur tissu économique pharmaceutique ou leur environnement scientifique.
Un tel engouement pour l’accueil de la future EMA, favorisé tant par la dimension d’excellence scientifique requise dans le cadre de l’évaluation que par le dynamisme économique régional auquel contribuerait la présence d’une telle institution, n’est pas une exception française puisque Milan, Stockholm ou Barcelone se sont également déclaré candidates officielles pour accueillir l’Agence, la candidature suédoise semblant être à ce jour la plus avancée auprès de la Commission Européenne.
Dans l’attente du choix définitif de l’une des villes françaises pour représenter notre candidature nationale que nous espérons imminent et du soutien officiel de notre gouvernement pour accueillir le siège de l’EMA, la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT) soutient vivement la candidature française en mettant en avant l’excellence scientifique et la qualité de nos évaluateurs ainsi que notre expertise centrée sur le bénéfice pour le patient et notre engagement en matière de sécurité sanitaire.
* Pour la SFPT : Silvy Laporte, présidente (Saint-Étienne) , Pr Stéphane Mouly, vice-président du conseil d’administration (Paris, Lariboisière), Pr Régis Bordet, président du Conseil Scientifique (Lille), Pr Sébastien Faure, secrétaire général (Angers)
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