La 16e édition du CMGF s’est tenue fin mars. Quel bilan en faites vous ?
Pr Paul Frappé : On peut dire sans hésitation que c’est un très bon cru, qui confirme la dynamique montante que l’on observe depuis le début du CMGF. Mais cette année, on a vraiment l’impression d’avoir passé un cap, avec non seulement un nombre d’inscrits a priori en hausse mais aussi plusieurs nouveautés et une diversification des modes de présentation qui ont bien fonctionné, que ce soit les conférences d’ouverture et de clôture, la session Controverses, etc.
Autant de communications qui témoignent de la richesse et de la diversité du CMGF. Ce n’est pas un congrès qui veut standardiser les choses mais au contraire toucher à toutes les questions qui se posent à la discipline, interpeller les participants, susciter le débat…
Pour la première fois, le congrès a dédié son fil rouge à la santé planétaire…
Pr. P. F. : Effectivement. Alors que c’est une thématique qui est un peu mise à toutes les sauces dans la société, l’idée était de voir comment décliner au quotidien cette préoccupation dans son cabinet au-delà de l’aspect cataclysmique, de donner des repères aux participants qui souhaitent intégrer ça dans leur pratique.
Au-delà du soin et de la prévention classique, beaucoup de communications et d’échanges ont porté sur des sujets sociétaux. Dans quelle mesure ces questions relèvent-elles vraiment de la médecine générale ?
Pr. P. F. : Il faut rester humbles sur ces questions et même si la médecine générale touche à toutes les dimensions de la société, nous ne sommes pas là pour la remodeler entièrement. Et pour certains sujets, d’aucuns pourraient effectivement se dire que ce n’est pas de notre ressort. A contrario, si le médecin exerce comme un technicien avec des œillères, est-ce qu’on ne pourrait pas le lui reprocher ? Il faut que, petit à petit, on discerne quels sont notre rôle et notre légitimité sur ces sujets. Et le congrès participe à la réflexion…
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