Le Comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l'Agence européenne du médicament (EMA) vient de terminer la réévaluation du rapport bénéfice/risque des corticothérapies inhalées dans l'indication de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) lancée en mai 2015.
Malgré un surrisque avéré de pneumonie
Le comité a conclu que le rapport bénéfice risque de ce traitement restait positif, malgré un surrisque avéré de pneumonie.
Le PRAC recommande une modification des résumés des caractéristiques du produit afin de signaler le risque de pneumonie, mais ne requiert pas de changer les conditions de prescription.
Un surrisque attesté par plusieurs études
Plusieurs études semblaient pourtant remettre en cause l'intérêt des corticothérapies inhalées dans l'indication de la BPCO, à commencer par l'étude TORCH de 2007 montrant l’absence de bénéfice d’un traitement quotidien combinant 50 µg de salmétérol et 500 µg de propionate de fluticasone, par rapport à une monothérapie ou à un placebo. Selon cette étude, menée sur plus de 6 000 patients traités pendant 3 ans, le taux de pneumonie était significativement augmenté dans le groupe bithérapie (19,6 %) et dans le groupe sous fluticasone seul (18,3 %), comparé au groupe placebo (12,3 %).
L’étude INSPIRE de 2008 montrait également une absence de différence d’efficacité entre l’association salmétérol/propionate de fluticasone et le trotiopium (anticholinergique), en termes d’exacerbations d’asthme. On observait également une augmentation de la fréquence des pneumonies chez les patients sous corticothérapie inhalée. Plus récemment, un article du « New England Journal of Medicine », rédigé par Helgo Magnussen, de l’Institut de recherche pulmonaire de la clinique de Grosshansdor, en Allemagne, montrait que l’arrêt du traitement aux corticoïdes inhalé n’augmentait pas le risque d’exacerbations.
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