À l’occasion d’une session consacrée aux dispositifs en cours de développement dans l’insuffisance cardiaque, le Pr Carpentier, inventeur du cœur artificiel Carmat, est revenu sur les données publiées fin juillet dans le « Lancet » sur les deux premiers patients greffés, et a fourni quelques détails sur le troisième patient opéré en Avril. Ce patient avait, avant l’opération, une fonction ventriculaire gauche plus dégradée que celle des deux premiers patients, puisque sa fraction d’éjection était de 10 % contre 15 % pour le second et 21 % pour le premier.
Des analyses sanguines rassurantes
Comme pour les deux autres patients, le taux d’hémoglobine et la concentration plaquettaire sont normaux, compte tenu de son âge. « Les taux de créatinine et de bilirubine totale me permettent de dire que nous n’avons pas rencontré d’hémolyse, de thrombose, de maladie de Willebrand ou d’infection liée au dispositif », s’est réjoui le Pr Carpentier.
Comme l’avait expliqué au « Quotidien » le Pr Latrémouille lors d’une récente interview, le Pr Carpentier a confirmé que le concept de l’hémocompatibilité acquise était bien validé par les deux premiers patients opérés. « Le secret de cette hémocompatibilité réside dans la formation progressive d’une couche thromborésistante de protéines sur la surface de la bioprothèse Carmat en contact avec le sang du patient », a-t-il précisé.
Avant l’implantation des trois patients, le Pr Carpentier craignait que le cœur artificiel ne gêne l’expansion maximale du poumon gauche. « Les données montrent que ce n’est pas le cas chez les trois patients » a-t-il indiqué. Compte tenu de sa taille actuelle, le cœur artificiel peut se loger dans le thorax de 80 % des hommes et de 15 % des femmes de la population générale, les autres ayant un péricarde trop étroit. Sa durabilité est évaluée à 5 ans avant qu’il n’y ait un risque d’ordre mécanique.
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