De six à dix mois de prison avec sursis ont été requis ce lundi contre quatre policiers, dont un commissaire, jugés à Lyon pour un tir de grenade ayant éborgné une étudiante en quatrième année de médecine, à Grenoble, en marge d'une manifestation.
Les faits remontent au 16 mai 2007, soir de l'investiture du nouveau locataire de l'Élysée, Nicolas Sarkozy : une manifestation de militants d'ultra-gauche est dispersée par 200 policiers et gendarmes. En fin de soirée, Maud Carretta, étudiante en médecine de 23 ans (lire le portrait de Maud Carretta), traverse la place Grenette, une place sur laquelle restent quelques manifestants. « On ne se sentait pas en danger, on n'a pas vu d'attroupement », témoigne la jeune femme. Mais une grenade de désencerclement est lancée à ce moment par un policier qui la touche à l'œil. L'étudiante a dû subir moult opérations, a perdu un œil, l'odorat et le goût.
« Un peu de reconnaissance de ce qu'il s'est passé »
En tout, quatre grenades ont été tirées. La situation le justifiait-il ? Les sommations d'usage ont-elles été faites correctement avant ?
« Ce que j'attends, c'est surtout un peu de reconnaissance de ce qu'il s'est passé », indique aujourd'hui, onze ans après les faits, la jeune femme de 34 ans, psychiatre à Groizy, au nord d'Annecy.
« Il y a d'abord une compassion pour la victime qui a été blessée alors qu'elle n'était pas manifestante et une incompréhension par rapport à la blessure », répond le commissaire qui encourt, avec les trois policiers, une peine maximale de trois ans d'emprisonnement pour violences involontaires. Le jugement a été mis en délibéré au 10 décembre.
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