Les facteurs toxiques responsables d’infertilité se rencontrent dans l’environnement (pollution de l’air, eau), dans l’alimentation, dans les produits dits phytosanitaires et aussi dans les modes de vie (alimentation industrielle, cosmétiques, tabac, alcool, cannabis).
La contamination intra-utérine par tous ces produits laisse des traces à l’âge adulte : les facteurs influençant la fertilité acquise sont essentiellement le tabac, l’alcool, le cannabis, la nutrition et le stress.
En ce qui concerne le tabac, les études montrent que sa consommation génère un délai de conception de plus d’un an qui est dose-dépendant avec la durée d’exposition : deux fois plus de risque d’être infertile, présence plus fréquente de cycles courts et irréguliers, davantage d’insuffisances ovariennes et de dysménorrhées. Une altération de la qualité ovocytaire et de la réserve ovarienne a été constatée chez les fumeuses.
L’impact de la consommation régulière et la durée d’exposition du cannabis sont encore mal élucidés mais il devrait être considéré comme un cofacteur négatif pour la fertilité ; en effet, bien souvent il est associé à la consommation de tabac, d’alcool et café, ces deux derniers produits étant également mis en cause même si leur influence est difficile à évaluer avec précision.
Du traitement antichute de cheveux au stress
Parmi les produits du quotidien, on retrouve également les traitements antichute des cheveux, particulièrement chez l’homme avec l’utilisation prolongée du finastéride.
L’alimentation a également un rôle important. L’obésité a augmenté de 11 % depuis 2006 et de 50 % depuis 2000 chez les femmes en âge de procréer ! La fécondabilité est réduite de 8 % en présence de surpoids et de 18 % en cas d’obésité. En outre, le risque de fausse couche est accru lorsque le poids augmente (de 38 % chez les femmes obèses).
Le stress au travail, familial et/ou lié à l’infertilité, peut aussi être considéré comme un facteur délétère sur la fertilité et il s’additionne aux facteurs toxiques présents chez le couple.
Devant la multiplicité des facteurs impliqués, le dépistage devrait se développer de plus en plus. L’action de prévention primaire devrait être entreprise dès le début de la grossesse, afin de protéger la fertilité future de l’enfant à naître : ainsi, la nutrition maternelle a une incidence majeure sur la fertilité de la descendance. Enfin, la période périconceptionnelle est aussi une période importante pour prévenir l’infertilité : l’arrêt des facteurs gonadotoxiques est nécessaire (ex. : tabac, alcool, cannabis) : leur consommation devrait être diminuée voire arrêtée au moins 3 mois avant la conception.
La prévention secondaire passe par la modification des comportements et donc par le dépistage des modes de vie susceptibles d’altérer la fertilité. Il est nécessaire de réaliser ce dépistage lors d’une consultation d’infertilité.
Prévenir précocement, c’est éviter bien des traitements inutiles.
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