Avec une prévalence proche de 70 % entre 11 et 18 ans, l’acné est très fréquente chez les adolescents des deux sexes. En revanche, passé un certain âge, les femmes sont davantage touchées, avec une prévalence de 12 % entre 25 et 58 ans vs 3 % chez l’homme.
Parmi les facteurs spécifiquement féminins, l’âge des premières règles et leur régularité ont été évoqués, mais les études récentes ne retrouvent pas d'impact significatif. En revanche, plusieurs études confirment la plus grande sévérité de l’acné en période prémenstruelle.
Alors que la pilule est souvent pointée du doigt, « l’acné n’est pas un effet secondaire des associations estroprogestatives », écarte la Société française de dermatologie dans ses dernières recommandations. Selon une revue Cochrane, plusieurs associations estroprogestatives ont même montré leur efficacité vs placebo sur la diminution du nombre de lésions. Cependant, « en l’absence de besoin contraceptif, il n’est pas recommandé de prescrire un estroprogestatif dans l’objectif de traiter l’acné ».
Concernant les cosmétiques, le constat est ambivalent. Afin d’améliorer la tolérance des traitements, l’utilisation d’une crème hydratante et d’un produit de toilette doux (type syndet, eau micellaire, etc.) est préconisée. Loin d’être anecdotiques, ces cosmétiques “d’accompagnement” permettent d’améliorer l’observance des anti-acnéiques, comme le suggère une étude récente. Un autre travail montre par ailleurs que les usagers de cosmétiques ont plutôt moins d’acné que les autres.
« Cette donnée globale n’empêche pas l’acné cosmétique d’exister », nuance le Dr Florence Poli (Paris) dans l’ouvrage « Cosmétologie et dermatologie esthétique ». Ce type d’acné doit être évoqué devant des comédons des joues ou de la lisière du cuir chevelu. L’usage d’un lait de toilette sans rinçage ou d’une “poudre de soleil” est le plus souvent en cause.
De façon générale, le maquillage peut toutefois être utilisé chez une acnéique car « l’industrie cosmétique a fait beaucoup de progrès et la plupart des produits sont désormais non comédogènes ». Plusieurs études ont même démontré qu’un fond de teint adapté n’aggrave pas l’acné et améliore la qualité de vie des patientes.
Article précédent
L’évaluation du risque fracturaire simplifiée
Article suivant
Contre la douleur, le poids des hormones
Le système immunitaire mis à rude épreuve
L’évaluation du risque fracturaire simplifiée
La féminité disculpée
Contre la douleur, le poids des hormones
François Bourdillon : « Les comportements des femmes changent et leur santé avec »
La maladie taboue
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature