IL A ÉTÉ montré que, même avec un traitement par statine permettant une diminution importante du LDL cholestérol, le HDL reste un marqueur du risque d’événements cardio-vasculaires futurs. Plus le HDL cholestérol est bas, plus le risque cardio-vasculaire est élevé. Il a aussi été montré que l’augmentation du HDL (indirectement par l’acide nicotinique ou directement par injection d’ApoA1 Milano) peut entraîner une régression de l’athérome carotide ou coronaire.
Par ailleurs, les statines n’ont pas un effet de même ampleur sur le HDL cholestérol : pour la plupart d’entre elles, il y a une augmentation dose-dépendante du HDL cholestérol sous traitement, mais, avec l’atorvastatine au-delà de la dose de 40 mg/j, il n’y a pas plus d’élévation du HDL, voire moins d’augmentation qu’avec 40 mg/j.
Dès lors, il a été envisagé de comparer l’effet de deux statines ayant une action différente sur le HDL cholestérol afin de juger si une statine augmentant le HDL à forte dose exerce un effet différent de l’atorvastatine à forte posologie sur l’évolution de l’athérome coronaire.
Évaluation par échographie intracoronaire.
L’étude SATURN a donc comparé 40 mg/j de rosuvastatine à 80 mg/j d’atorvastatine chez 1 039 patients âgés en moyenne de 57 ans et ayant une maladie coronaire. Une échographie endocoronaire a été effectuée à l’inclusion et après 2 ans (1).
Au terme du suivi, le LDL cholestérol était significativement plus bas (0,62 versus 0,70 g/l) et le HDL cholestérol significativement plus élevé (0,50 versus 0,48 g/l) chez les patients ayant reçu la rosuvastatine que chez ceux ayant reçu l’atorvastatine.
Le critère primaire évalué était l’évolution du pourcentage de volume d’athérome par rapport à l’état de base. L’étude n’a pas montré de différence significative entre les deux groupes concernant ce paramètre : diminution de 1,22 % dans le groupe rosuvastatine et diminution de 0,99 % dans le groupe atorvastatine (p = 0,17 pour la différence).
Toutefois, une diminution plus importante du volume total d’athérome coronaire a été mise en évidence dans le groupe rosuvastatine (– 6,4 mm3 contre – 4,4 mm3 ; p = 0,01 pour la différence). Il n’y a pas eu de différence entre les groupes concernant les événements cardio-vasculaires survenus durant le suivi (incidence de 7,1 à 7,5 % à 2 ans en moyenne).
Il y a quelques années, l’étude ASTEROID, conduite avec la rosuvastatine, avait été la première à montrer qu’en atteignant des niveaux très bas de LDL cholestérol, on peut obtenir une régression, certes modérée, mais significative de l’athérome coronaire. L’étude SATURN confirme ces données et montre qu’une régression ne semble apparaître que lorsque le LDL cholestérol devient inférieur à 0,70 g/l sous statine.
(1) Nichols SJ, et coll. Effect of two intensive statins regimens on progression of coronary disease. N Engl J Med 2011;365(22):2078-87. Epub 2011 Nov 15.
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