L’étude COMPASS, dont les résultats ont été publiés en 2017, était un essai thérapeutique contrôlé, conduit en double aveugle contre placebo chez 27 402 patients en prévention cardiovasculaire secondaire. Il a démontré qu’une faible dose de rivaroxaban (2,5 mg deux fois par jour) associée à l’aspirine, par rapport à l’aspirine seule, réduit le risque d’événements cardiovasculaires majeurs (EVM) et de mortalité totale.
Plus de 6000 patients évalués
L’étude présentée à l’ACC a consisté à analyser le sous-groupe des 6 391 patients qui avaient une artérite des membres inférieurs afin de répondre à trois questions : Quels sont les facteurs prédictifs de survenue d’un événement vasculaire majeur ? Quel est le pronostic après un tel événement ? Quel est l’effet du rivaroxaban à faible dose associé à l’aspirine par rapport à l’aspirine seule sur de tels événements chez ces patients ?
Les EVM étaient définis ici comme étant la survenue d’une ischémie sévère de jambes conduisant à une intervention (aiguë ou programmée), ou la nécessité d’une amputation majeure de cause vasculaire.
La réponse à la première question évaluée est que les critères prédictifs d’EVM chez les artéritiques sont un antécédent de revascularisation, d’amputation, d’ischémie critique de jambe ou la randomisation dans le groupe sous aspirine seule.
La réponse à la deuxième est que la survenue d’un EVM est associée à un mauvais pronostic, avec un risque de décès multiplié par 3 et un risque d’amputation multiplié par 200 par rapport à l’absence de survenue d’un EVM, soit, en taux pour 100 patients-années, concernant les décès, des valeurs de 3,1 en l’absence d’EVM et de 10,5 après survenue d’un EVM et, concernant les amputations, des taux respectifs de 0,1 et de 22.
Moins de risque d'EVM sous rivaroxaban
Enfin, la réponse à la troisième question est que, au terme du suivi moyen de l’étude de 1,9 an, comparée à l’aspirine seule, l’association de rivaroxaban et d’aspirine diminue significativement le risque d’EVM (2,6 % vs 1,5 %), d’interventions vasculaires (7,1 % vs 5,5 %) et des événements vasculaires comprenant les ischémies aiguës de membre, les ischémies critiques de membres, les interventions vasculaires et les hospitalisations pour cause vasculaire (8,0 % vs 6,2 %).
Anand S. S., Caron F., Eikelboom J. W. et al. « Major adverse limb events in lower extremity peripheral artery disease: COMPASS trial », Journal of the American College of Cardiology, 2018, à paraître (en ligne : 10.1016/j.jacc.2018.03.008)
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