L’Ansm informe les prescripteurs que les médicaments à base de codéine utilisés dans le traitement de la toux chez l’enfant ont fait l’objet d’un arbitrage européen mené par l’Agence européenne des médicaments, à la demande de l’agence de santé allemande (BfArM). Cet arbitrage a conduit à de nouvelles mesures visant à minimiser le risque d'effets indésirables graves chez l'enfant. Désormais ces produits font l’objet de :
- Contre-indication chez l'enfant de moins de 12 ans.
- Mise en garde pour les enfants et les adolescents âgés de 12 à 18 ans présentant une fonction respiratoire altérée.
- Contre-indication pendant l'allaitement.
- Contre-indication chez les patients connus comme métaboliseurs ultrarapides du substrat du cytochrome CYP2D6.
En effet, la codéine est métabolisée en morphine dans l'organisme par le cytochrome P450 2D6 (CYP2D6), une enzyme qui présente un polymorphisme génétique. Les sujets caractérisés comme étant des métaboliseurs ultrarapides des substrats du CYP2D6 métabolisent la codéine en morphine plus rapidement que la normale, ce qui entraîne des concentrations sanguines en morphine élevées pouvant induire des effets indésirables graves même aux doses de codéine habituellement prescrites. Le PRAC a donc décidé de contre-indiquer la codéine chez les patients connus comme étant des métaboliseurs ultrarapides des substrats du CYP2D6, quel que soit leur âge.
De plus, le métabolisme variable et imprévisible de la codéine chez les enfants les expose à un risque accru d'événements indésirables graves liés à la morphine, notamment des difficultés respiratoires voire une dépression respiratoire.
Aussi, le PRAC a estimé que les enfants de moins de 12 ans présentant par nature un risque plus élevé de dépression respiratoire pouvant menacer le pronostic vital, et a par conséquent contre-indiqué l'utilisation de la codéine chez les enfants de moins de 12 ans.
Pour les mêmes raisons, le PRAC a exclu des indications les enfants âgés de 12 à 18 ans dont la fonction respiratoire est altérée. De même pour les mères allaitantes puisque le passage dans le lait maternel de la codéine et de son métabolite actif, la morphine, pouvait exposer les enfants allaités à un risque accru de toxicité morphinique, potentiellement fatal dans de très rares cas, notamment si la femme qui allaite est un métaboliseur rapide.
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