Comment expliquez-vous ces centaines de postes disponibles un peu partout en France ?
Marianne BARRE : « Les départs à la retraite ne sont plus compensés par les recrutements. Les médecins de secteur qui exercent dans les établissements scolaires sont presque deux fois moins nombreux qu’il y a vingt ans. Cette chute progressive et silencieuse paraît inexorable, d’autant que la moyenne d’âge des médecins scolaires atteint presque de 57 ans. Si l’on ajoute les détachements, les démissions nous voyons bien que nos conditions d’exercice deviennent vraiment difficiles. Dans les académies comme Créteil ou Lille, plus de la moitié des postes ne sont pas pourvus. »
L’expertise des médecins scolaires évolue, expliquez-nous comment ?
« Notre travail est extrêmement varié et nos compétences évoluent considérablement notamment dans le domaine du handicap. Ce monde totalement inconnu des jeunes médecins est vraiment très riche. Nous intervenons au moment de l’intégration des enfants et des élèves dans des classes ordinaires ou spécialisées. Notre avis est très attendu au moment des orientations pour construire un projet pédagogique. Handicap moteur, déficience visuelle ou auditive, problèmes psychiatriques et déficience intellectuelle, nous guidons les équipes enseignantes pour pousser les apprentissages. »
Citez-nous quelques-uns des avantages de cet exercice ?
« Les jeunes médecins qui passent le concours de l’éducation national l’ont bien compris. Ils sont assurés d’exercer dans le département de leur choix, puisqu’il manque des médecins scolaires un peu partout en France. Faire le choix de cet exercice c’est aussi la garantie d’un emploi salarié, avec toutes les vacances scolaires et une organisation du temps de travail qu’ils sont certains de pouvoir choisir. Les médecins scolaires ne font pas de gardes et peuvent aussi aménager leur temps de travail pour s’assurer une belle qualité de vie. Cela compte aussi. »
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