Pourquoi privilégier l’exclusion, l’invective ou le jugement ? J’ai une vingtaine d’années de retraites et malgré mes lectures quotidiennes de publications scientifiques et médicales, je ne me compare pas à mes consœurs et confrères en activité et le « nez dans le guidon ».
J’ai cependant « l’avantage de l’âge » et du vécu de l’évolution des pratiques médicales et des doxas successives. Au début de ma carrière de généraliste, il m’arrivait de prescrire des virus bactériophages pour des affections ORL, puis la déferlante des antibiotiques les a relégués aux oubliettes. Je ne reviendrais pas sur l’antibiorésistance et sur la redécouverte des bactériophages dans le traitement d’infections gravissimes, mais sur la « suffisance » de la doxa précédente.
Actuellement, il n’y aurait pas de salut, hors la doxa imposée par la fabrication de nouveaux traitements selon les préceptes de l’industrie. Pour traiter une nouvelle virose pandémique mortelle, il faudrait n’utiliser que ce canevas devenu standard en espérant obtenir des résultats probants. Que des médecins se soient indignés de ces modalités qui permettent de déceler des pistes thérapeutiques en « négligeant statistiquement » leur inhumanité inhérente, je les comprends et je me sens soulagé de n’être pas à leur place.
Alors plutôt que de s’envoyer des noms d’oiseaux, revenons sur les diverses études de terrain, qu’elles soient directes ou rétrospectives (comme l’étude belge sur les deux mois d’utilisation de l’Hydroxychloroquine) et cherchons à sortir des carcans pour faire de la Médecine.
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