J’EXPLIQUE
• La BPCO est une maladie chronique invalidante, potentiellement mortelle. Elle se caractérise par une diminution progressive et inéluctable du souffle liée à une inflammation des bronches. Elle débute souvent par une toux chronique avec production de crachats et évolue vers un essoufflement à l’effort puis au repos. L’aggravation évolue vers une inefficacité de la respiration, qui retentit sur le fonctionnement du cœur.
• Elle peut se compliquer d’exacerbations qui peuvent nécessiter une hospitalisation.
• Cette maladie est liée au tabac dans plus de neuf cas sur dix.
J’INFORME
Le traitement permet de réduire les symptômes, d’améliorer la tolérance à l’effort et de ralentir l’évolution de la maladie. Suivre son traitement, c’est :
• Arrêter le tabagisme actif et passif. C’est l'objectif prioritaire, quel que soit le stade de la maladie, seule mesure susceptible d'interrompre la progression de l'obstruction bronchique et de retarder l'insuffisance respiratoire (IR). Les études montrent que les paramètres respiratoires (VEMS), qui décroissent de manière physiologique avec l’âge (perte de 18 mL/an environ chez les non-fumeurs), décroissent plus rapidement chez le fumeur
(- 38 mL/an chez les hommes et -24 mL/an chez les femmes), aboutissant plus rapidement à une IR. Cependant, certains fumeurs sont affectés beaucoup plus que d’autres (perte de -8 à -63 mL/an), sans que l’on sache prédire à l’avance quels seront les individus les plus susceptibles.
• Respecter la fréquence des consultations médicales et réaliser les examens complémentaires nécessaires
• Se faire vacciner contre la grippe et le pneumocoque, causes évitables d’exacerbations. La survenue d’une seule infection respiratoire basse annuelle justifiant le recours à un médecin, s’accompagne d’une baisse accélérée moyenne du VEMS de 7 ml supplémentaires par an et ce uniquement chez les patients BPCO non sevrés du tabac. Plusieurs études montrent que l’association de la poursuite du tabagisme et d’infections respiratoires basses fréquentes (plus de 1,5 épisode) entraîne un déclin plus important du VEMS : en moyenne de 69,4 mL (contre 13,1 mL/an chez les patients sevrés ayant moins de 0,24 exacerbation par an). Il existe une différence significative (du simple au double) du déclin du VEMS chez les « exacerbateurs » fréquents, comparés aux patients ayant des exacerbations rares.
• Prendre les traitements prescrits, sachant qu’il s’agit d’un traitement symptomatique : il permet de réduire les symptômes, d’améliorer la tolérance à l’effort, de diminuer la fréquence et la gravité des complications et, in fine, de ralentir l’évolution de la maladie. En revanche, aucun traitement médicamenteux ne permet de prévenir l'évolution à long terme de la BPCO vers l'insuffisance respiratoire chronique. Il existe chez le patient BPCO une relation forte entre compliance au traitement inhalé, mortalité et hospitalisation pour exacerbation, indépendamment de la sévérité de la maladie. Une étude a confirmé qu'une bonne compliance thérapeutique était associée à un risque de décès inférieur de 60% par rapport aux patients moins compliants. La moyenne des exacerbations ayant nécessité une hospitalisation est globalement de 0,17 par patient par an. Selon que la compliance est bonne ou mauvaise, cette fréquence varie du simple au double (sans différence selon la nature du traitement médicamenteux).
JE PRESCRIS
• Les bronchodilatateurs, pris à la demande ou en continu, constituent le principal traitement symptomatique de la BPCO. À partir du stade III (sévère), les corticoïdes inhalés sont rajoutés en cas de symptômes significatifs et d’exacerbations répétées. La technique d’administration doit être vérifiée, notamment en cas d’exacerbations fréquentes.
• La mise à jour des vaccinations : grippe (tous les ans), pneumocoque (tous les 5 ans).
• Une consultation dédiée au moins annuelle.
J’ALERTE
• Le malade et son entourage doivent savoir reconnaître les symptômes d’une exacerbation : aggravation de la dyspnée, respiration sifflante ; majoration de la toux et/ou des expectorations ; fièvre. Ces signes imposent un avis médical urgent.
• Certains médicaments sont formellement contre-indiqués chez le malade souffrant de BPCO : antitussifs et sédatifs : anxiolytiques, hypnotiques.
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