Selon le dernier BEH, le dépistage organisé du col de l’utérus, dont le Président de la République a annoncé la généralisation dans le cadre du plan Cancer 2014-2019, donne de bons résultats. C’est ce que montrent les premières données issues du programme expérimental de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus en France de 2010 à 2012 piloté par la DGS et mené dans 13 départements (*). Sur cette période, un total de 1,33 million de femmes n’ayant pas réalisé de frottis sur prescription individuelle au cours des trois dernières années a reçu une incitation à se faire dépister. Par la suite des incitations et relances (envoyées dans les 9 à 12 mois suivant une incitation en l’absence de dépistage), le taux de couverture de dépistage sur trois ans (2010-2012) a augmenté de 13,2 %. Douze mois après avoir reçu une sollicitation, près de
280 000 femmes ont réalisé un dépistage qu’elles n’auraient probablement pas fait sans cela. D’après le BEH, « ces premiers résultats témoignent d’un impact positif du programme, avec notamment un gain significatif de couverture de dépistage par sollicitation de femmes peu ou pas dépistées ».
› Ce dépistage était réalisé par frottis conventionnel. Mais quid des nouvelles méthodes de dépistage comme le test HPV ? Il semble difficile à mettre en place, mais il permet de retrouver un pourcentage d’anomalies cytologiques important. C’est ce que conclut le BEH au vu des résultats de l’évaluation intermédiaire de START-HPV, programme pilote de dépistage des lésions pré-cancéreuses et cancéreuses du col dans le département des Ardennes par test HPV. Le pourcentage d’anomalies cytologiques retrouvées parmi les femmes avec un test HPV de dépistage positif semble particulièrement important , de 43%, sans qu’il soit possible de dire, à ce stade si ces anomalies cytologiques correspondent ou non à des lésions histologiques de haut grade prouvées. En revanche, les constats intermédiaires montrent que le taux de participation à ce dépistage s’est avéré particulièrement faible, de l’ordre de 6,2%, malgré un processus d’incitation initiale et de première relance. Du fait, probablement de la nouveauté du test et donc des nouvelles habitudes à mettre en place pour les professionnels de santé et la population cible. Cependant, ils montrent aussi que ce taux pourrait s’élever après la deuxième relance, comprenant une proposition d’auto-prélèvement.
› à ce propos, l’auto-prélèvement vaginal sec semble, d’après une étude transversale rapportée par le BEH, une méthode performante pour la détection de papillomavirus à haut risque avec une sensibilité et une spécificité respectivement de 88,7% et 92,5%. C’est ce que montre une étude sur 734 femmes recrutées en consultation hospitalière de gynécologie entre septembre 2009 et mars 2011, chez qui une recherche d’HPV était réalisée sur chaque prélèvement (trois par femme).
(*) Les départements concernés étaient le Bas-Rhin, le Haut-Rhin, l’Isère, la Martinique, l’Allier, le Cantal, l’Auvergne, le Cher, l’Indre-et Lore, la Haute Loire, le Maine-et-Loire, La Réunion et le Val-de-Marne.
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