CHAPITRE 1 : COMMENT PORTER LE DIAGNOSTIC ?

Publié le 07/10/2016
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→ Les principaux éléments du diagnostic sont les suivants :

- toux récidivante ou persistante non productive pouvant s’aggraver la nuit, à l’exercice, au rire, aux cris, à l’exposition à la fumée de tabac, accompagnée le plus souvent de wheezing (respiration sifflante audible à distance) ;
- respiration difficile et courte, fatigue rapide pendant la marche ;
- activité différente de celles des autres enfants (l’enfant asthmatique ne joue pas et ne court pas avec la même intensité que les autres) ;
- présence d’antécédents familiaux allergiques (dermatite atopique, rhinite allergique, asthme) dans la famille nucléaire (parents, frères et soeurs) ;
- positivité du test thérapeutique associant au moins pendant 2 mois une dose faible de corticoïdes inhales (CI) et de bêta2-agonistes de courte durée d’action (B2CA) qui entraîne une amélioration significative pouvant durer pendant 2-3 mois.



L’efficacité de ce traitement est en faveur du diagnostic d’asthme, surtout si l’enfant présente une aggravation clinique lorsque les médicaments sont arrêtés. Compte tenu de la variabilité des symptômes d’asthme, ce traitement peut être répété si besoin pour affirmer le diagnostic.

→ La composante allergique de l’asthme doit être recherchée par :

- l’interrogatoire ;
- l’examen clinique avec des stigmates d’atopiecomme l’eczéma, la présence du signe de Dennie-Morgan (pigmentation infraorbitaire, double pli cutané sous-palpébral). L’atopie est présente chez la majorité des enfants asthmatiques, mais son absence n’élimine pas le diagnostic.
- la positivité des prick-tests (PT) si l’induration > 3 mm et celle du dosage des IgEs (positif si > 0,50 kUA/ml).

→ Les modalités de présentation clinique de l’asthme des moins de 5 ans vont des formes modérées (symptômes < 10 jours durant les infections ORL, 2 à 3 épisodes/an, absence de symptôme entre les épisodes) aux formes sévères (symptômes > 10 jours durant les infections ORL, > 3 épisodes/an sévères avec aggravation nocturne, présence de symptômes entre les épisodes).

→ S’il existe un doute sur le diagnostic d’asthme chez un enfant tousseur ou siffleur, il est indispensable de demander une radiographie du thorax pour éliminer des anomalies congénitales (emphysème lobaire, double arc aortique), tuberculose, corps étranger bronchique, ou autres diagnostics.

→ Attention, l’existence de symptômes particuliers doit faire rechercher d’autres diagnostics que celui d’asthme (mucoviscidose, corps étrangers bronchiques, séquelles de viroses respiratoire, broncho-dysplasie, etc.) :


- difficultés de croissance (rechercher une mucoviscidose);
- début néonatal ou très précoce des symptômes (rechercher une bronchodyspasie, une mucoviscidose) ;
- vomissements associés à des symptômes respiratoires (rechercher un RGO) ;
- respiration sifflante en continu (rechercher un corps étranger bronchique, une compression bronchique) ;
- absence de réponse au traitement par CI + B2CA (traitement de fond insuffisant et rechercher tous les autres diagnostics différentiels) ;
- hippocratisme digital (rechercher une mucoviscidose) ;
- hypoxémie en dehors d’une affection virale (rechercher une séquelle de virose respiratoire, prendre un avis d’expert).





Source : lequotidiendumedecin.fr