Un moyen d’évaluer l’importance du problème est de faire, à l’échelle de grandes bases de données, le rapport entre le nombre de boîtes de médicaments achetées et le nombre de celles prescrites pendant la même période. On admet que l’observance est suffisante si ce rapport d’observance est supérieur à 80 %. Or une étude montre que seulement 72 %, 55 %, et 65 % des patients présentant, respectivement, une hypertension artérielle, une hypercholestérolémie, ou un diabète de type 2 peuvent être considérés comme observants (2). D’une manière plus frappante, on montre que le rapport d’observance diminue progressivement après l’initiation du traitement pour atteindre, quel que soit le médicament, environ 50 % au bout de deux ans (3).
› La non-observance a des conséquences : par exemple, il existe une corrélation négative entre le rapport d’observance et le taux d’HbA1c dans le diabète (4). La non-observance est corrélée au nombre d’hospitalisations et à la mortalité quelle qu’en soit la cause (5), et, au contraire, une bonne observance est associée à une diminution des dépenses de santé (6). On comprend que dans ces conditions l’OMS ait déclaré « qu’améliorer l’efficacité des interventions visant à améliorer l’observance serait davantage bénéfique que n’importe quel progrès médical » (7). Cependant, il est nécessaire, si on veut améliorer l’observance des patients, d’en comprendre les mécanismes.
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