Classiquement, la prise en charge de l’IU chez l’adulte repose sur la détermination de la typologie même des fuites avec le distingo entre l’incontinence urinaire à l’effort [IUE] (fuites non précédées de besoin, en jet, à l’effort tel que la toux) et l’incontinence sur urgenturie (fuites précédées d’un besoin soudain et urgent d’uriner) [IUimp], en sachant qu’existe entre ces deux extrêmes un continuum dénommé « incontinence mixte » empruntant des signes aux deux types sus-cités.
Cette différenciation sémiologique est en théorie commode, puisque l’IUE relève de la rééducation périnéale puis en cas d’échec de la chirurgie de soutènement (TVT/TOT) alors que l’IUimp est du ressort du traitement anticholinergique (et bientôt des bêta-3 agonistes) avant d’imaginer Botox ou neuromodulation sacrée dans les cas résistants. Mais la personne âgée cumule facteurs de risques et sommation des facteurs étiopathogéniques et physiopathologiques conduisant ainsi à observer dans la majorité des cas une incontinence mixte. C’est dire que la différenciation clinique du type d’incontinence n’est guère aisée, et ne garantissant pas la mise en place de stratégies thérapeutiques différenciées.
Il est, en revanche, capital de dépister certaines conditions devant conduire à systématiquement référer le patient, car constituant un symptôme révélateur d’une pathologie potentiellement grave, ou nécessitant une prise en charge en milieu spécialisé.
Ainsi, la première étape de cet algorithme concerne l’évaluation initiale qui a pour but de dépister certaines causes immédiatement curables d’IU, telle une rétention d’urine (et sa cause comme un fécalome, la prise d’anticholinergiques ou de morphiniques) ou une infection urinaire.
Les modalités du dépistage de la rétention sont laissées au libre choix du praticien en fonction de la disponibilité et de l’accessibilité à des explorations (échographie post-mictionnelle standard ou par bladder-scan) ou à certaines techniques (cathétérisme aller-retour post- mictionnel), voire au dépistage par la palpation abdominale d’un globe vésical. La persistance d'un résidu supérieur à 100 ml après avoir éliminé et traité les facteurs précipitants (atropiniques, fécalome) conduit à référer le patient. La recherche d’une infection urinaire repose sur la pratique d’une bandelette urinaire dont on connait la bonne valeur prédictive. L’existence d’une hématurie, de douleurs pelvi-vésicales, d’antécédents de radiothérapie ou de chirurgie pelvienne récente conduisent à référer le patient à une équipe spécialisée.
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)