CHAPITRE 1 - UN DIAGNOSTIC COMPLEXE

Publié le 30/01/2015
Article réservé aux abonnés

Le diagnostic précoce de spondylo-arthrite est difficile et repose sur un faisceau d’arguments anamnestiques, cliniques, biologiques et d’imagerie. et même si les experts précisent qu’il est souhaitable que le diagnostic et la prise en charge soient les plus précoces possibles, il s’écoule en moyenne 7 ans entre les premiers symptômes et le diagnostic. Ce délai retarde l’instauration du traitement optimal et dégrade la qualité de vie du patient, et, à long terme, génère une surmortalité.

L’évolution se faisant typiquement par poussées entrecoupées de périodes de répit, il s’agit classiquement d'un homme jeune qui consulte de façon répétée pour les mêmes symptômes, dont la persistance (› 3 mois) et le rythme inflammatoire doivent attirer l’attention.

› Les symptômes évocateurs sont :

- rachialgies inflammatoires ; raideur ;

- pygalgies inflammatoires, uni- ou bilatérales, ou à bascule ;

- douleur thoracique antérieure persistante ; blockpnée ;

- antécédent de mono/oligoarthrite/polyarthrite de rythme inflammatoire, pouvant toucher les

- IPD, souvent asymétrique et prédominant aux membres inférieurs ;

- antécédent de talalgie de rythme inflammatoire ;

- antécédent de dactylite (doigt ou orteil en saucisse) ;

- antécédent ou présence de diarrhée +/- glairo-sanglante ;

- antécédent ou présence d'uvéite antérieure aiguë ;

- antécédent de MICI : maladie de Crohn et rectocolite hémorragique ;

- antécédent personnel documenté ou lésion évocatrice de psoriasis ; lésions unguéales; pustulose palmo-plantaire ;

- antécédent familial (1er et 2e degrés) de spondylarthrite et/ou de psoriasis ;

- efficacité des AINS : amélioration en 48 h des douleurs par AINS à la dose maximale conseillée ± rechute rapide (48 h) des douleurs à l’arrêt. L’absence d’amélioration n’exclut pas le diagnostic.

L’IRM a pris une place prépondérante dans le diagnostic. L’élément d’imagerie pris en compte pour le diagnostic est à ce jour la mise en évidence sur les articulations sacro-iliaques d’un œdème osseux sous-chondral en IRM, objectivé sur au moins 2 coupes consécutives si une seule zone topographique est anormale, ou sur la présence d’un œdème osseux sur au moins 2 sites péri-articulaires différents. Mais ces lésions sont inconstantes, certains malades dont le diagnostic a pourtant été établi avec certitude et ayant une maladie cliniquement ou biologiquement active peuvent ne pas présenter d’anomalies en IRM.

L’IRM du rachis peut souvent se révéler utile dans la démarche initiale de prise en charge du patient, d’une part, pour écarter certains diagnostics différentiels tels qu’une lésion tumorale rachidienne (bénigne ou maligne), une infection discovertébrale ou encore une discopathie inflammatoire et, d’autre part, pour la mise en évidence d’autres types de lésions évocatrices de spondylarthrite susceptible de conforter le diagnostic .



Source : Le Généraliste: 2707