CHAPITRE 2 : EFFETS EXTRA-OSSEUX

Publié le 09/01/2015
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Si des études [5] retrouvent que le risque de mortalité globale est plus important en cas de carence en vitamine D, la relation de causalité n’est pas établie.

En se basant sur les objectifs secondaires d’essais d’intervention contrôlés, un travail de grande ampleur [6] suggère cependant qu’une supplémentation quotidienne en vitamine D, variant entre 300 et 2000 UI, pourrait être associée à une réduction relative de la mortalité de 7 %. Ces résultats ont été confirmés par deux méta-analyses récentes[39, 40].

L’Académie Nationale de Médecine a publié un récent rapport [7] sur les diverses propriétés de la vitamine D :

• Auto-immunité. Ce sont les effets extra-osseux les moins contestés aujourd’hui, en particulier dans le cas de la sclérose en plaques [8], pour laquelle les données épidémiologiques, immuno-métaboliques, génétiques et expérimentales sont congruentes.

Une étude [9] a également retrouvé une réduction du risque de diabète de type 1 de 80 % lorsque les enfants sont supplémentés en vitamine D dès la naissance.

• Maladies infectieuses. Une étude japonaise avait retrouvé une moindre incidence de la grippe saisonnière chez les enfants supplémentés en vitamine D ; une autre étude retrouvait davantage d’infections respiratoires chez l’enfant asthmatique carencé en vitamine D. Ces résultats sont contestés.

• Allergies. Les résultats sont contradictoires. Le risque de sensibilisation alimentaire pourrait éventuellement être augmenté en cas de carence en vitamine D, chez des enfants présentant un génotype particulier.

• Maladies cardiovasculaires. La vitamine D pourrait avoir un effet bénéfique [13] en inhibant les cytokines de l’inflammation [10], la synthèse de rénine [11], la fibrose vasculaire. Chez l’animal [12], elle améliore la fonction endothéliale et réduit le remodelage myocardique post-ischémique et l’hypertrophie ventriculaire gauche. Les cardiopathies ischémiques sont plus fréquentes et plus létales en hiver, alors que l’ensoleillement est minimal. Cependant, les nombreux facteurs confondants ne permettent pas de conclure sur le bénéfice de la vitamine D en prévention cardiovasculaire.

• Diabète de type 2 [14]. Pour l’Académie de Médecine, les études « sont plutôt en faveur d'un effet bénéfique de la vitamine D sur le risque de diabète », y compris gestationnel.

Cancers [15]. Là encore les données sont contradictoires et les biais nombreux. Une méta-analyse conclut que les sujets ayant un taux de vitamine D ≥ à 33 ng/ml ont deux fois moins de risque de développer un cancer colorectal que ceux ayant un taux ≤ à 12 ng/ml. Pour les cancers de la prostate, du poumon, de l’endomètre et les lymphomes non hodgkiniens, aucune corrélation n’est retrouvée.

• Autres : les données sont clairement insuffisantes à ce jour concernant les maladies de Parkinson et d’Alzheimer, la pré-éclampsie, les performances cognitives, les myalgies sous statines [16], la fonction respiratoire [22]…

Au total, l’Académie de Médecine [7] et le GRIO rappellent que ces études ne font que suggérer des bénéfices extra-osseux et qu’il n’est pas solidement démontré qu’il faille donner de la vitamine D, ni à quelle dose, pour prévenir ces affections.


Source : Le Généraliste: 2704