CHAPITRE 2 : LES DÉCOUVERTES DE L’EXAMEN PHYSIQUE

Publié le 12/02/2016
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L'examen physique peut révéler des anomalies chez un sujet asymptomatique.

→ L’auscultation des différents foyers cardiaques réalisée en position couchée, assise et debout peut retrouver un souffle. Il faut exclure un souffle or-ganique. En cas de doute, l’auscultation doit être répétée après un bref exercice physique de type flexions répétées des membres inférieurs. Chez l'enfant, la découverte d'un souffle systolique bref, surtout proto- ou mésosystolique, est très fréquente (> 50%) et ne doit pas systématiquement conduire à une restriction de sport.

En effet, après 4 ans le risque de découvrir un souffle pathologique est très faible. Le souffle « innocent » est d’intensité faible ou modérée, jamais frémissant, sans click associé, ni anomalie du deuxième bruit cardiaque (B2). Il est localisé et irradie peu. Il n’est jamais diastolique, ni holosystolique. Il varie avec la position, la respi-ration et augmente peu après l’effort. Il varie aussi dans le temps, d’où l’intérêt d’une ré-auscultation en fin de consultation (4). Au moindre doute sur son organicité, un échocardiogramme est justifié (voir figure 2) (5).

Une hypertension artérielle peut aussi être détectée. Elle mérite confirmation en suivant les recommandations classiques. Chez le sportif, il convient en particulier d’utiliser un brassard de taille adaptée à la musculature, d’effectuer les mesures à distance (24h) d’une session d’entraînement intense et de répéter la mesure après interruption de prise de médicaments, comme des anti-inflammatoires non stéroïdiens, pouvant interférer avec la pression artérielle.

En cas d’hypertension artérielle modérée traitée et asymptomatique, la pratique d’une activité sportive de loisir ne doit pas être interdite et n’impose pas un bilan cardiovasculaire. Ce bilan est recommandé pour le sujet qui  veut pratiquer la compétition (entraînement  intense pour participer à des épreuves officielles  dans un but de performance). Il comprendra  initialement une épreuve d’effort et un échocardiogramme.

À l’inverse, une hypertension artérielle de grade de gravité élevée ou symptomatique, impose toujours l’interruption de la pratique sportive le temps du bilan adapté. Rappelons que l’hypertension artérielle bien équilibrée et non compliquée ne contre indique aucun sport en compétition. Les thérapeutiques à privilégier chez l’hypertendu sportif sont les bloqueurs du système rénine angiotensine et les inhibiteurs calciques car ils ne limitent pas la performance et ne figurent pas sur la liste des produits dopants.

→ L’examen physique peut aussi surtout révéler chez l’enfant une coarctation de l’aorte avec asymétrie tensionnelle (> 20 mmHg) aux deux  bras et des pouls diminués aux membres inférieurs.  Enfin, chez les sujets de grande taille, des signes évocateurs d’un syndrome de Marfan (hyperlaxité, ectopie cristallienne) doivent être recherchés vu le risque fréquent de dilatation aortique silencieuse associée. Ces deux dernières pathologies qui peuvent imposer des restrictions vis-à-vis de la pratique sportive réclament toujours un bilan cardiovasculaire qui débutera par un échocardiogramme.


Source : lequotidiendumedecin.fr