CHAPITRE 4 : LE RATIONNEL DE L’ECG

Publié le 02/10/2015
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Vu le nombre de sportifs licenciés en France (≥ 10 millions), la visite de non contre-indication au sport en compétition doit être réalisée et interprétée par un médecin généraliste. La recommandation de la réalisation d’un électrocardiogramme par un médecin généraliste a déclenché un vif débat.

• Cette recommandation se justifie par le fait avéré que l’électrocardiogramme est supérieur au seul examen clinique (interrogatoire + examen physique) pour détecter des pathologies cardio-vasculaires silencieuses à risque arythmogène. L’examen clinique seul ne détecte que 5 à 8 % des pathologies cardio-vasculaires à risque, alors que l’ajout d’un électrocardiogramme permet d’en détecter en moyenne 85% (6).

 De plus, la valeur prédictive négative de l’électrocardiogramme dans la plupart des cardiopathies arythmogènes génétiques est très bonne (4). Enfin, l’expérience italienne, unique en son genre il est vrai, a montré l’efficacité de la visite de non contre-indication au sport en compétition en prévention primaire de la mort subite lorsqu’un électrocardiogramme est associé à un examen clinique rigoureux toujours indispensable (5). Rappelons à ce sujet qu’aucune étude, à notre connaissance, n’a prouvé l’efficacité de la visite de non contre-indication au sport en compétition limitée à l’examen clinique.

• D’autre part, dans le contexte de la visite de non contre-indication au sport en compétition, l’électrocardiogramme est un examen de dépistage. La question que doit se poser le praticien est de savoir si cet électrocardiogramme est normal ou non. La découverte d’une anomalie électrique permet d’indiquer et de guider les examens complémentaires pour préciser le diagnostic et la conduite à tenir.

• Mais l’électrocardiogramme présente des limites ; il ne détecte pas toutes les pathologies et c’est pourquoi il doit toujours être associé à l’examen clinique. Le nombre de faux positifs de l’électrocardiogramme a aussi été reproché. Cette critique recevable en 2005, ne l’est plus aujourd’hui car, grâce à de nombreuses études, les critères d’interprétation de l’électrocardiogramme pour la visite de non contre-indication au sport en compétition ont été affinés et le nombre de faux positifs est de 3-4% (tableau T1).

 

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Enfin, l’affirmation d’une pathologie cardiovasculaire à risque n’est pas synonyme de survenue de mort subite sur un terrain de sport, le risque individuel dans ce cadre étant très variable. L’arrêt de la pratique sportive, imposée souvent par le principe de précaution, peut être très mal vécu par le pratiquant.

• Une attitude adaptée aux résultats de la visite de non contre indication au sport en compétition est proposée sur le tableau T2. Il faut noter qu’une interruption temporaire du sport motivée par son résultat doit inclure les activités sportives scolaires.

 

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Source : lequotidiendumedecin.fr