CHAPITRE 4 - SUIVI DU PATIENT

Publié le 03/04/2015
Article réservé aux abonnés

Calendrier

Aux stades I et II, le médecin généraliste doit consacrer au minimum 1 à 2 consultations annuelles dédiées au suivi de la BPCO et prendre si besoin l’avis du pneumologue, par exemple après une exacerbation sévère, ou en cas d’exacerbations fréquentes, de détérioration clinique malgré la prise en charge ou de suspicion de pathologie respiratoire associée (asthme, dilatation des bronches).

Aux stades III et IV (sans ALD), le suivi est au minimum trimestriel, avec un recours au pneumologue au moins annuel. La Sp02 doit pouvoir être mesurée à chaque consultation. Les patients porteurs d’une BPCO très sévère relevant de l’ALD sont suivis par le spécialiste (voir tableau T1).
›Le généraliste doit évaluer la dyspnée à chaque consultation. La HAS propose d’utiliser l’échelle MMRC.
 

[[asset:image:5176 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]

 

Les comorbidités

Elles sont fréquentes, souvent multiples, et doivent être recherchées systématiquement:

- maladies cardiovasculaires (30 % des patients) : coronaropathies++, arythmies, insuffisance cardiaque gauche et/ou droite (HTAP compliquant une insuffisance respiratoire chronique)?;

- troubles anxio-dépressifs;

- ostéoporose, sarcopénie;

- dénutrition, cachexie;

- cancers liés au tabac : broncho-pulmonaires, ORL, vessie;

- anémie (inflammatoire), polyglobulie (en cas d’insuffisance respiratoire chronique ou liée au tabac) ;

- syndrome d’apnées du sommeil;

- syndrome métabolique, diabète.

La dénutrition

Les critères diagnostiques de la dénutrition chez le patient BPCO sont différents de ceux en population générale. L’albuminémie n’est pas recommandée car manquant de sensibilité et influencée par l’état inflammatoire de ces patients.

›Les facteurs de risque de dénutrition repérables sont la sévérité de la maladie (VEMS < 50 %, exacerbations fréquentes), la poursuite du tabagisme, les difficultés sociales (solitude, revenus insuffisants, ≤ 2 repas par jour), les comorbidités (≥ 3 médicaments par jour, dépression, constipation, problèmes bucco-dentaires, régimes restrictifs par exemple sans sel).

›En cas d’ IMC < 21 et/ou perte de poids ≥10 % en 6 mois, une prise en charge nutritionnelle est mise en place : fragmentation des prises alimentaires, enrichissement des repas, compléments oraux hypercaloriques hyperprotidiques. Il ne faut jamais chercher à faire maigrir les patients BPCO même obèses mais modifier leur régime alimentaire pour diminuer la masse grasse sans perdre en masse musculaire.



Source : lequotidiendumedecin.fr