› Le généraliste peut aider les parents à accepter que leur enfant ne leur renvoie pas l’image qu’ils en attendaient. Il doit inciter les parents à bannir les phrases assassines ou les regards menaçants qui rompent la communication et renvoient tacitement à l’idée de privation. L’adolescent est responsabilisé, et non pas assisté comme un petit enfant. Le rôle des parents doit se limiter à l’accompagner et à le soutenir, pas à le « sur-surveiller ». Certains parents, prétextant l’alibi du besoin d’autonomisation du jeune et découragés du peu de résultats obtenus démissionnent et relâchent leur vigilance, pourtant nécessaire. D’autres redoublent au contraire de conseils restrictifs et d’injonctions, n’améliorant ni le peu d’estime que le jeune a de lui-même ni les relations familiales. Il faut encourager les parents à rester les garants de la qualité de l’alimentation au domicile. Il est difficile de leur demander de préparer des repas différents pour chaque membre de la famille et insupportable pour l’adolescent obèse d’être traité trop différemment de ses frères et sœurs. Des stratagèmes doivent être inventés ensemble pour que le jeune ne soit ni mis à l’écart ni stigmatisé dans son environnement.
›La famille joue un rôle fondamental dans la structuration affective et sociale de l’ado. Les repas en famille sont d’ailleurs recommandés par les études d’observation qui sont favorables à une alimentation saine, sont déclarés comme étant un élément protecteur de la survenue d’un surpoids et de troubles du comportement alimentaire. Il est important que les parents continuent à s’occuper de l’alimentation de leur adolescent sans démissionner sous prétexte que ces derniers mangent «mal » dehors. Les courses doivent être faites après avoir établi une liste, les placards et le frigidaire ne doivent pas être trop remplis. Les produits d’une alimentation saine doivent être le plus possible accessibles : les fruits seront épluchés, les légumes proposés régulièrement, les produits gourmands rangés derrière les aliments plus légers.
› Le médecin ou le diététicien doit convaincre la famille que la diététique n’est pas forcément contraignante, déprimante et minimaliste. Les plats proposés ne doivent être ni tristes ni immangeables. Il existe de nombreux livres de cuisine ou de sites dédiés aux recettes allégées délicieuses et parfois très simples. Les réflexes simples gagnent à s’installer durablement à la maison et pour toute la famille, ce qui n’empêche pas de faire mijoter de temps en temps des plats gourmands. Pour les repas, le jeune adaptera, quant à lui, ses quantités en fonction de ses besoins.
Cas clinique
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