Au moment ou l’épidémie de grippe va débuter et où l’insuffisance de couverture vaccinale est d’actualité, il n’est pas inintéressant de se demander comment nos compatriotes voient cette maladie et comment ils envisagent d’y faire face. C’est la tâche à laquelle se sont attelés Christine Cedrashi et coll. (CHU de Genève, hôpital Saint Antoine, université Pierre et Marie Curie, INSERM U 707). Les auteurs ont interrogé 40 participants (22 femmes et 18 hommes) âgés de 21 à 72 ans, recrutés dans cinq villes françaises.
› Résultats : bien qu’elle soit considérée comme chargée de conséquences sur la vie quotidienne et hautement contagieuse, la grippe était généralement vue comme une maladie bénigne sauf pour les sujets à risque. Ces derniers étaient décrits comme des personnes de constitution fragile, des patients affaiblis par une maladie (cancer, HIV ou asthme en particulier), les personnes de plus 70 ans et les jeunes enfants. Il faut noter qu’aucun des sujets interrogés ne se considérait comme un sujet à risque.
› Interrogés sur leur expérience personnelle de la grippe, trois quarts des sujets ont répondu qu’ils l’avaient attrapée au moins une fois, mais pas plus d’une ou deux fois selon eux. Plusieurs d’entre eux indiquaient qu’ils essayaient d’éviter un contact rapproché de manière à éviter la contagion, tout en soulignant qu’une telle stratégie se révélait souvent irréaliste dans la vie quotidienne.
› Quant à la vaccination comme moyen de prévention de la grippe, seuls cinq participants avaient déjà été vaccinés ou étaient prêts à envisager de l’être, dont deux remplissaient les critères d’âge qui donnent un accès gratuit à la vaccination. Pour les autres, l’immunothérapie était le plus souvent décrite comme peu utile, voire inutile ou même dangereuse.
› Les participants n’envisageaient le recours au médecin que si les symptômes grippaux empiraient ou persistaient après avoir été traités par automédication pendant au moins deux jours.
› Une fièvre au-delà de 39° ou une fatigue très importante contraignant à rester alité étaient décrites comme justifiant un recours aux soins, le médecin étant alors consulté pour confirmer le diagnostic et la nécessité d’une interruption des activités de la vie quotidienne, tout en sachant qu’il ne peut pas faire grand-chose de plus que ce qu’eux-mêmes avaient entrepris jusque-là pour lutter contre les symptômes.
› Le portrait chinois et l’approche de la grippe par analogie avec une planète ont ajouté à ces résultats une dimension d’ambivalence dans la représentation de la grippe. Dans le domaine « animal », les répondants mentionnaient le hérisson ou le chat pour les caractéristiques de repli sur soi et d’inactivité qu’ils partageraient selon eux avec la grippe. De même, le « moment de la journée » mettait l’accent sur la sensation de fatigue que les participants associaient au lundi matin (reprise du travail) ou au vendredi soir (fin de la semaine d’activité). Enfin, la description de la « planète grippe » offrait une représentation dichotomique entre une planète mégalopole grise et polluée et une planète désertique sombre et d’aspect volcanique ou glaciaire.
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