Une étude de la Dress en 2008 (1) avait montré que sur les 15 derniers jours, c’est avec des médecins spécialistes (90 % des cas) que le généraliste a eu « au moins un contact ». Dans le prolongement de cette étude, une récente enquête angevine menée notamment par le département de médecine générale du CHU (2) s’est fixé pour objectif de déterminer comment les médecins généralistes choisissent leurs correspondants professionnels et selon quels critères. Trois éléments sont retrouvés chez les 24 MG interrogés de mars à avril 2007 : leur carnet d’adresses était un outil très utilisé, en moyenne 3,7 fois par jour (de une à dix fois par jour selon les médecins), tous ont plusieurs correspondants pour une même spécialité et le carnet d’adresses, une fois constitué, est très peu voire rarement modifié.
-› La connaissance du correspondant (rencontré à l’université, dans le cadre de sa FMC ou dont le nom circule par le bouche-à-oreille), ainsi que la compétence technique sont les deux critères principaux de sélection. Trois éléments constituent des critères de choix : l’effet générationnel (des correspondants médicaux et paramédicaux du même âge), l’absence de rencontre (« mettre un visage sur un nom ») et les dépassements d’honoraires qui constituent des critères fréquents d’exclusion.
-› Parmi les autres critères, l’importance de la qualité relationnelle entre le patient et le correspondant, et la disponibilité de ce dernier. Ce dernier point est majeur pour les médecins, et du reste, ils ont plusieurs correspondants pour une même spécialité afin de répondre plus rapidement à leur question.
-› Le mode d’exercice influence le choix du correspondant. Pour les praticiens exerçant en groupe, la connaissance du correspondant est le critère le plus souvent mis en avant. La discussion avec les confrères du cabinet constitue un critère essentiel de constitution du carnet d’adresses ainsi que l’existence d’une bonne communication orale et écrite avec le correspondant. Le médecin exerçant seul recherche une grande disponibilité, de la rigueur et de la confraternité.
-› Des différences de sélection existent aussi selon le sexe du médecin. Les hommes sont sensibles à l’importance de la rencontre, à la disponibilité, la rigueur et la confraternité ainsi aux dépassements d’honoraires. Côté femmes, la compétence technique du correspondant est retenue avant tout. La
qualité de la communication orale et écrite est essentielle
ainsi que la confiance et la fidélité dans le temps.
-› Pour les médecins urbains, la compétence technique
est plébiscitée ainsi qu’une bonne communication
orale et écrite. Aussi, l’accessibilité pour avis et l’implication du correspondant dans un réseau de soins. C’est en ville
que l’on adressait plus facilement son patient à l’hôpital.
Pour les médecins exerçant en milieu semi-rural, la qualité relationnelle entre le correspondant et le patient importe le plus. Enfin, pour le médecin exerçant en milieu rural, on note une grande sensibilité aux dépassements d’honoraires et l’importance de l’exercice en libéral du confrère. Le choix du patient y était un peu plus présent que dans les autres lieux d’exercice.
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