Si les démences sont fortement liées à l’âge, la réduction des facteurs cardiovasculaires, des comportements de santé vertueux et la stimulation intellectuelle peuvent s’envisager comme de vraies pistes de prévention. Dans les pays développés, la prévalence de la démence s’élève à 1,5 % chez les personnes de 65 ans, et elle double tous les quatre à cinq ans pour atteindre plus de 30 % chez les personnes âgées de plus de 80 ans. Devant l’insuffisance des résultats de la recherche, l’Académie nationale de médecine vient de consacrer une séance à cette pathologie (1). Dans un état des lieux des connaissances sur les facteurs de risque, Archana Singh-Manoux du Centre de recherche en Épidémiologie et Santé des Populations à l'Inserm (Unité 1018, Hôpital Paul- Brousse, Villejuif) préconise un cadrage différent tenant compte de l’aspect évolutif, notamment de la longue phase silencieuse de la maladie. Selon elle, les principales difficultés résident dans la longue phase silencieuse de la maladie et la difficulté à relier les facteurs de risque et l’expression symptomatique avec un paramètre chronologique difficile à maîtriser. Un peu comme si les changements à l'origine de ces pathologies se mettaient en place vingt ans avant le diagnostic clinique.
► L'auteure souligne l’importance de rechercher les facteurs de risque potentiellement modifiables. Les facteurs de risque cardiovasculaire tels que le diabète, l’hypertension, le tabagisme, l’obésité et les dyslipidémies, le style de vie comme l’inactivité physique et une mauvaise alimentation, et des facteurs psychosociaux englobant une faible éducation ou de moindres activités sociales et de loisirs sont considérés comme les principaux facteurs associés à un risque de démence. Pour autant, la recherche n’a pas été concluante dans la démarche de prévention, l’auteure pointant « l’incohérence de résultats entre études observationnelles et échec des essais cliniques ».
► La recherche se dirige vers un suivi « vie entière » afin de détecter les périodes critiques d’exposition aux facteurs de risque. L’exemple de l’indice de masse corporelle est démonstratif : si un IMC élevé à l’âge mûr augmente le risque de démence ultérieure, la démence préclinique s’accompagne de changements métaboliques et comportementaux conduisant à un IMC faible. L’IMC a ainsi une signification différente selon le moment où il est mesuré.
► À l’heure où aucun médicament ne guérit ni n’enraye la maladie, l’auteur indique que la recherche épidémiologique doit balayer de nouvelles cibles : le vieillissement cognitif dans son hétérogénéité individuelle et sa relation avec les facteurs de risque et les étapes clés dans la conversion d'une MA asymptomatique en une MA symptomatique. Le « big data » empruntant des modèles statistiques sophistiqués et des approches en « omics » (génomique, protéomique etc.) pourrait être contributif à l’approche épidémiologique de la recherche sur la démence.
1- Singh-Manoux A. État des lieux des connaissances sur les facteurs de risque des démences, Mardis de l’Académie nationale de médecine, 30 mai 2017.
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