Les diabétiques de type 2 âgés de plus de 65 ans n’ont pas le suivi complet qu’ils méritent avant leur admission en hospitalisation selon une étude publiée dans la revue Médecine.
Cette étude a été menée dans le service de médecine polyvalente du centre hospitalier de Valenciennes qui accueille la population d’une région où le diabète traité sévit avec une prévalence record de 5 %. Elle a cherché à mesurer le suivi des recommandations de la HAS dans l’année précédant leur admission. Les auteurs ont étudié 75 diabétiques de type 2 de plus de 65 ans admis en hospitalisation. Ils ont étudié rétrospectivement le suivi sur une année et cherché les raisons de son insuffisance.
► Malgré la présence d’une ou plusieurs complications, aucun de ces patients, âgés en moyenne de 77 ans, ne bénéficiait du suivi recommandé par la HAS. Seulement 58 % avaient un contrôle trimestriel de l’HbA1c. « Cela peut laisser penser que le traitement antidiabétique n’est pas souvent réévalué et adapté en fonction des objectifs biologiques… », écrivent les auteurs. Plus étonnant, les auteurs relèvent l’absence de la notion de dosages d’HbA1c dans les courriers de sortie d’hospitalisation antérieurs à cette admission.
► Pourtant, 52 % des patients étaient traités par insuline et, parmi eux, seulement la moitié consultait un diabétologue. 42 % prenaient de la metformine. Un tiers de la cohorte a souffert d’hypoglycémies dans le semestre précédant l’inclusion.
► Côté complications, l’HTA concernait 92 % des patients, ce qui montre que le dépistage est bien ancrée dans la pratique des médecins libéraux.
L’atteinte coronaire concernait 30 % d’entre eux mais l’ECG était plus fréquemment effectué lors de l’hospitalisation qu’en consultation résultant ainsi en une perte de chance pour les patients . 40 % avaient déjà des complications oculaires, 32 % des complications rénales. 37 % une atteinte neurologique et 21,9 % des lésions cutanées ou ostéo-articulaires.
► Côté suivi, 40 % ont eu une consultation d’ophtalmologie annuelle. 15 ,3 % sont allés chez le dentiste. 30 % avaient un dosage annuel de micro-albuminurie, peut-être par méconnaissance de son intérêt pronostique en morbi-mortalité alors que la clairance de la créatinine était réalisée chez 98,6 % des diabétiques et le bilan lipidique dans 82,6 % des cas. Par ailleurs, 41 % avaient une activité physique.
► Les principales raisons invoquées sont l’insuffisance de prescription et l’inobservance des patients en difficulté socio-économique, l’ALD permettant néanmoins de couvrir totalement les frais de soins. La présence de troubles mnésiques ne semblent pas constituer un frein important puisque, dans cette étude, les aidants peuvent pallier ces difficultés.
► Les auteurs préconisent une « fiche de suivi médical de mon diabète » qui permettrait de faire le lien entre tous les acteurs de la surveillance et d’assurer un suivi plus complet entre l’ambulatoire et l’hospitalisation. Une étude ultérieure d’évaluation permettra d’en juger la pertinence.
(1) Tsogli E.S., Belle A, Demets S et al. Evaluation du suivi avant hospitalisation des patients diabétiques de type 2 âgés de 65 ans et plus. Médecine, Janvier 2017. Volume 132. page 34-9
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)