« Mme T., 43 ans, souffre d'une hépatite C chronique et elle boit assez régulièrement de l'alcool pour noyer sa solitude. Consciente des risques qu'elle prend pour sa santé, elle demande à son médecin traitant de l'aider à se sevrer… »
Dépister, informer sans culpabiliser
Pas toujours facile de faire le diagnostic d'alcoolisme chronique, surtout au début quand les stigmates ne sont encore présents. « Mais au moindre doute, il ne faut pas hésiter à poser directement la question de la consommation d'alcool, même à l'occasion d'une consultation qui n'a rien à voir avec cette addiction » affirme le Dr Jean-Noël Miche, généraliste-enseignant et alcoologue en Seine-Saint-Denis (93). Cela permet de rappeler les recommandations de l'Institut National de Prévention et d'Évaluation en Santé (INPES)* qui situe une consommation excessive à deux verres d'alcool par jour pour la femme et quatre pour les hommes. Dans tous les cas, ces messages de prévention doivent être délivrés sans culpabiliser les patients.
Utiliser des tests d'évaluation comme le questionnaire Cage ou Audit fait partie de la prise en charge pour une aide au sevrage. Ils donnent au patient, d'une manière objective, la mesure de sa dépendance à l'alcool. Une prescription de bilan hépatique et, le cas échéant, une échographie hépatobiliaire, permet aussi de faire le point sur la présence d'une éventuelle hépatopathie. Enfin l'ouverture par une écoute et un échange sur ce qui est sous-jacent à ces comportements d'addiction est aussi utile pour les désamorcer ou indiquer, si nécessaire, une psychothérapie.
Sevrage en ambulatoire
Si la motivation au sevrage est présente, elle peut se faire huit fois sur dix en ambulatoire. Ce sevrage doit s'appuyer sur un projet thérapeutique en accord avec le patient et dont les objectifs doivent être précisés. Il peut se faire avec plusieurs intervenants, médecin traitant, alcoologue, équipe hospitalière, médecin du travail… Il permet le plus souvent la poursuite de l'activité professionnelle et le maintien des relations familiales et sociales. Il repose ensuite sur l'information du patient sur les étapes du sevrage (symptômes et déroulement du sevrage), une hydratation journalière d'un litre et demi à deux litres d'eau par jour, et la prescription de benzodiazépines et de vitamines B1 et B6. Une consultation de contrôle est réalisée pour faire le point au bout de trois jours et une autre au bout d'une semaine pour affirmer ou non la fin du sevrage physiologique à l'alcool. Un suivi psychothérapique ou la participation à des groupes de soutien sont conseillés ensuite pour conforter le sevrage dans le temps.
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