« Gérard D., 65 ans, souffre d’un diabète de type 2 depuis de nombreuses années et son dernier dosage de l’hémoglobine glyquée est à 8,4. Il redoute de devoir passer à l’insuline… ».
Préparer le patient
« L’insulinothérapie doit être évoquée plus souvent par le médecin généraliste afin de préparer le patient à cette évolution dans sa prise en charge... ». Telle est la conclusion d'une communication présentée au dernier congrès de la Médecine Générale (Nice, juin 2011) *. Une préparation qui passe par l’évocation de l’insulinothérapie lors des différentes périodes d’évolution de la maladie, et qui la présente comme une nécessité quand les traitements antidiabétiques oraux et les mesures hygiéno-diététiques ne sont plus suffisantes pour équilibrer la glycémie. Cette évocation fait partie de l'éducation thérapeutique du patient qui démarre dès l'annonce du diagnostic, se poursuit tout au long du suivi thérapeutique jusqu'au passage éventuel à l'insulinothérapie.
Identifier les peurs
Pour de nombreux patients, le passage à l'insulinothérapie témoigne d'un diabète qui s'aggrave alors qu'en fait, ce n'est pas la maladie qui s'aggrave mais les outils thérapeutiques qui sont à changer pour continuer à l'équilibrer au mieux. Autres peurs : celles de prendre du poids, de la douleur à la piqûre, aux contraintes de l'insulinothérapie et au spectre du malaise hypoglycémique. Pour identifier ces craintes, variables d'un patient à l'autre, « il est toujours utile de demander au patient ce que représente pour lui le passage à l'insuline » explique le Dr Marie-Anne Puel, généraliste-enseignante et membre de la Société Médicale Balint. Et peut-être évoquera-t-il (elle) alors les rituels de l'insulinothérapie d'un collègue de travail qui a marqué sa mémoire ou le malaise hypoglycémique d'un proche survenu en pleine réunion familiale... C'est à partir de ces représentations et de ces peurs que le médecin pourra répondre le plus efficacement par des attitudes explicatives.
Souligner les bénéfices de l’insuline
Paradoxalement, le passage à l'insulinothérapie peut être présenté comme un avantage au patient : il permet de mieux contrôler la glycémie et de s'autoriser quelques écarts : « Je donne parfois l'exemple d'autres patients qui sont bien plus heureux depuis l'insuline car s'ils prennent une part de gâteau, ils peuvent augmenter de deux points leur dose d'insuline sans que cela ne devienne une affaire d'état... » témoigne le Dr Puel. On peut également souligner les progrès réalisés dans le matériel utilisé pour l'insulinothérapie comme les stylos injecteurs qui sont pratiquement indolores et les lecteurs simples qui aident à surveiller la glycémie tout au long de la journée. Enfin on abordera avec le patient la survenue d'une hypoglycémie, risque lié à l’insulinothérapie. Tout en soulignant qu’elles sont peu fréquentes et qu’il existe des programmes éducatifs, voire des « jeux sérieux » afin d’apprendre à les maîtriser et à les prévenir (voir encadré).
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)