DIABÈTE : DES PATIENTS CONNECTÉS ET « SURVEILLÉS »

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Publié le 12/02/2021
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Crédit photo : GARO/PHANIE

On sait combien il est important que les patients diabétiques soient correctement suivis. D’ailleurs, pour améliorer cette surveillance, de nombreux outils surfant sur les nouvelles technologies sont arrivés sur le marché pour venir en aide aux patients comme aux médecins. Mais si ces objets connectés apportent plus d’informations, de données, et d’analyses avec l’aide d’algorithmes par exemple, ils deviennent du même coup plus intrusifs dans la vie quotidienne du patient.
Un travail international très original conduit dans trente pays, impliquant 1 010 patients diabétiques de types 1 et 2, a évalué l’acceptabilité de la surveillance du diabète utilisant ces objets connectés. L'étude, dont les résultats viennent d’être publiés (1), a été coordonnée par le Centre d’épidémiologie clinique de l’Hôtel-Dieu AP-HP et d’Université de Paris. Les 360 patients français étaient des participants de ComPaRe (Communauté de patients pour la recherche de l’AP-HP - compare.aphp.fr).
Dans cette étude, les patients diabétiques ont évalué l’acceptabilité de 36 scénarios de surveillance du diabète combinant divers outils connectés et différentes modalités d’utilisation des données recueillies, comprenant : les capteurs comme ceux permettant la mesure continue de la glycémie, le monitoring de l’activité physique, ceux surveillant l’alimentation via des photographies des assiettes ; différents timings et durées de surveillance (une semaine avant les consultations, de manière permanente…) et dispositions de rendu des résultats (lors de consultations, en temps réel via le smartphone du patient…) ; les moyens d’hébergement des données recueillies (service public ou secteur privé). Chaque patient-participant évaluait trois scénarios, avec leurs offres multiples, tirés au hasard parmi les 36 de départ.

Au final, 2 860 cas de figure différents, selon les options, ont été évalués par les participants de l’étude. 39,6 % de ces scénarios ont été considérés comme extrêmement ou très intrusifs, surtout ceux comportant la surveillance de l’alimentation (via les photos) et l’information du médecin personnel ou d’un autre médecin (par opposition avec la seule intervention d’une intelligence artificielle). L’hébergement des données par une entreprise privée était aussi mal accepté.

En revanche était surtout jugée positive la surveillance en continu de la glycémie et de l’activité physique, permettant des conseils en temps réel par une intelligence artificielle.

Parmi les patients eux-mêmes, l’acceptabilité était meilleure chez les hommes, chez les patients en burn-out vis-à-vis de la prise en charge de leur diabète, et ceux ayant l’habitude d’utiliser ces nouvelles technologies. À noter qu’il y avait une grande hétérogénéité dans l’acceptabilité des participants.
Si, au final, 2/3 des patients de cette étude se disent favorables à ce type de surveillance « connectée » si elle améliore leur santé, l’acceptabilité des moyens mis en œuvre est un déterminant à prendre en compte.

(1) Jama Network Open (13 janvier 2021) et Mayo Clinic Proceedings (21 janvier 2021). Lire « L’insulinothérapie fonctionnelle »,
Le Généraliste, FMC, n° 2934.


Source : lequotidiendumedecin.fr