L’incontinence urinaire pèse lourd sur la qualité de vie des gens qui en souffrent. En parallèle des traitements médicamenteux prescrits, de nombreux conseils d’hygiène de vie sont régulièrement délivrés. Parmi lesquels la perte de poids, le changement d’alimentation, boire moins, réduire la consommation de café ou de d’alcool, éviter la constipation et les efforts de poussée lors de la défécation, l’arrêt du tabac ou la pratique d’un sport en évitant le port de charges lourdes... Ces recommandations qui - pour certains - peuvent paraître évidentes ne reposent en réalité sur aucun niveau de preuve scientifique.
Une équipe de la Cochrane a donc cherché à savoir quels conseils parmi ceux sus-cités ont le plus de chances d’apporter un bénéfice aux patients, quel que soit leur type d’incontinence (1).
> Jusqu’en juillet 2013, les études comparant les effets des changements des modes de vie avec ou sans traitement ont été passées au crible. Un total de 11 études, menées sur 5 974 participants (très majoritairement des femmes, seulement 20 hommes) a pu être identifiées. Parmi elles, 4 ont évalué la perte de poids, une a comparé le régime riche en soja versus sans soja, trois ont évalué l’influence du volume de boissons absorbé et trois autres se sont intéressées à l’effet de la réduction de consommation de café. Les auteurs ont déclaré n’avoir trouvé aucune étude évaluant l’influence de la réduction de consommation d’alcool, le maintien d’un bon transit intestinal, l’absence de poussée défécatoire, le sevrage tabagique ou l’effet de l’activité physique.
> Le résultat issu des 4 études sur l’influence de la perte de poids, recensant un total de 4 701 femmes en surpoids, montre qu’elle est efficace sur les symptômes d’incontinence urinaire. Une étude suggère avec un faible niveau de preuves qu’un régime amaigrissant améliore les symptômes à 6 mois (76 % vs 54 %) et que l’effet perdure 18 mois. Une autre, portant sur 1 296 femmes, va dans le même sens avec une réduction de l’incontinence sur 2,8 ans. Mais, les auteurs soulignent qu’une grande partie des patientes étudiées étaient aussi issues de cohortes participant à des études sur le diabète. Et rien n’assure que ces malades aient souffert d’incontinence dès le début des investigations sur le diabète.
> Les trois études évaluant l’influence de la quantité de liquide absorbée étaient de qualité médiocre. Effectivement, boire moins réduit les symptômes d’incontinence urinaire mais nombre de participants rapportaient des problèmes de céphalées, de constipation ou de soif. Idem pour l’effet du café, le design des études ne permettant pas de tirer des conclusions claires et fiables.
> Comme souvent avec les revues Cochrane, les auteurs recommandent la poursuite d’autres études pour asseoir leurs conclusions à propos de l'efficacité de la perte de poids sur l’incontinence urinaire. Mais même faiblement « prouvée », cette information reste valide. Et recommander à des femmes trop rondes de maigrir ne pourra, au final, qu'être bénéfique.
1- Imamura M et al. Lifestyle interventions for the treatment of urinary incontinence in adults. Cochrane Database of Systematic Reviews 2015, Issue 12. Art. No.: CD003505. DOI: 10.1002/14651858.CD003505.pub5.
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