« La médecine du travail vient de dépister une HTA à 16/10 chez Mr Géraud B., 41 ans. Il se demande si le traitement sera à vie comme son père et son frère qui souffrent eux aussi d'HTA...»
Une maladie silencieuse
Poser le diagnostic d'hypertension artérielle essentielle (HTA) n'est pas anodin pour le patient car c'est lui donner le statut de malade alors qu'il ne ressent le plus souvent aucun symptôme. Aussi faut-il être prudent avant d'annoncer ce diagnostic qui peut être vécu comme très angoissant pour certains patients alors que pour le médecin, il s'agit d'une maladie fréquemment rencontrée pour laquelle les traitements et le suivi sont bien codifiés. D’après les recommandations officielles (SFHTA 2007*), il faut trois mesures différentes avec des chiffres élevés de PA et, en cas de doute, proposer une auto-mesure ou un holter tensionnel, en particulier chez les sujets à risque avant de confirmer le diagnostic d’hypertension artérielle (HTA).
Des représentations variables selon les patients
Pour Mr Géraud B., les interrogations au moment du diagnostic d’HTA portent sur la prise « à vie » du traitement antihypertenseur, s’il est instauré comme pour son père et son frère. Pour ce patient, les représentations de la maladie hypertensive prennent appui sur l’expérience du frère et du père avec un caractère sans doute héréditaire de cette pathologie.
Aussi il est utile d’interroger ce patient sur l’expérience dont ont témoigné ses proches à prendre un traitement à vie et sur les effets secondaires dont ils ont eu éventuellement à souffrir du fait de ce traitement. Mais les représentations de cette maladie sont très variables d'un patient à l'autre, en fonction de leur histoire et de leur environnement socioculturel.
Des mesures hygiéno-diététiques comme leviers
Informer sur la maladie, ses risques et ses traitements est une première étape pour faire accepter un traitement « à vie ». D’autant que de nouveaux traitements antihypertenseurs sont aujourd’hui disponibles le plus souvent en mono prise et présentant moins d’effets secondaires que des traitements plus anciens.
Arrêt du tabac, exercice physique régulier, réduction de la surcharge pondérale… Ces règles hygiéno-diététiques visant à réduire l'HTA sont à délivrer en précisant qu’elles réduisent aussi le risque cardio-vasculaire global. L’espoir peut être donné d’une réduction ou d’un maintien des doses d'antihypertenseur du fait du respect de ces mesures hygiéno-diététiques, donnant au patient enfin le sentiment d’avoir à portée de main quelques leviers pour mieux maîtriser son traitement « à vie ».
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