L’infection sur prothèse, dans le premier mois après son implantation, est considérée comme une infection nosocomiale. En 2010, leur taux d’incidence était de 0,6 % pour les PTH, de 1,53 % pour les prothèses partielles de hanche et de 0,34 % pour celles de genou. La contamination bactérienne peut se faire soit par inoculation directe en période péri-opératoire, soit par contamination hématogène, soit par contiguïté. En fonction des études, 74 à 90% des infections ostéo-articulaires sur prothèses sont diagnostiquées dans les trois premiers mois après la pose. S. aureus est le micro-organisme le plus fréquemment isolé.
La HAS vient d’élaborer une reco (1) sur la prise en charge des patients avec infection sur prothèse de hanche ou de genou dans le mois suivant l’implantation et donc d’éviter le passage à la chronicité. La précocité diagnostique est un gage d’éradication de l’infection et de préservation du fonctionnement articulaire.
› Trois signes cliniques locaux affirment l’infection : la présence d’un écoulement purulent, d’un abcès ou d’une fistule. D’autres signes sont évocateurs d’infection même en l’absence de signes généraux (fièvre, frissons) : les incidents cicatriciels (persistance ou apparition d’une inflammation locale, absence et retard de cicatrisation, désunion, nécrose, tout écoulement même non purulent) ; la réapparition ou l’aggravation de la douleur locale post-opératoire ; la dégradation de la récupération fonctionnelle ; un épanchement douloureux (pour le genou). L’existence de signes généraux (fièvre, frissons) est évocatrice d’infection surtout si associée à des signes locaux.
› Certains facteurs de risque d’infection sur prothèse ont été identifiés : le score ASA qui est utilisé en anesthésiologie pour exprimer l’état de santé pré-opératoire d'un patient ; la présence d’un diabète, d’une obésité (IMC › 40), surtout s’il s’agit d’une PTH, d’une polyarthrite rhumatoïde ; un temps opératoire
trop long (› 2,5 h) ; un tabagisme actif ; un hématome post-opératoire ; un délai long entre la fracture et l’intervention ; une cirrhose ou un traitement anticoagulant préopératoire (INR› 1,5).
› En cas de signes cliniques évocateurs, il est indispensable de réaliser un suivi de la cinétique de la CRP. Toute ascension du taux sérique de la CRP ou son absence de normalisation est une alarme. Il est recommandé de réaliser un dosage du taux sérique de la CRP. Il n’est pas recommandé d’effectuer la mesure de la VS ni de doser la procalcitonine pour le diagnostic.
› Aucun examen d’imagerie n’est nécessaire pour le diagnostic d’infection précoce. L’analyse radiographique standard est suffisante pour éliminer, si nécessaire, un problème mécanique. Seule l’échographie peut être utile pour guider une ponction au niveau de la hanche.
› Toute suspicion d’infection dans le mois suivant l’implantation doit, autant que possible, être assurée par l’équipe médico-chirurgicale ayant posé la prothèse. Aucune antibiothérapie ne doit être prescrite sans avis chirurgical avisé et les AINS ne doivent pas êtres prescrits.
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