Entre 2008 et 2011, la France a connu la plus importante épidémie de rougeole d’Europe. L’obtention d’une couverture vaccinale élevée est indispensable au contrôle, voire à l’éradication des maladies infectieuses. La protection d’une population vis-à-vis d’un risque infectieux exige un taux de couverture vaccinale d’au moins 95%. En France, la couverture vaccinale en 2011 était à 95,5% pour le DTP mais 11,4% pour le DTCP et à seulement 49,7% pour la rougeole.
Une étude publiée dans le dernier numéro de la revue Exercer (1) a cherché à évaluer l’impact de la mise à disposition de vaccins en cabinet de médecine générale sur le taux de couverture vaccinale. La méthode utilisée pour cela était un essai comparatif et randomisé. 300 médecins généralistes de la Vienne ont été tirés au sort, 42% ont accepté de participer puis répartis en trois groupes : « témoin », « rendez-vous », « vaccination immédiate ».
Les vaccinations étudiées étaient le ROR chez les patients âgés de 9 mois à 32 ans, et le DTCP chez les plus de 15 ans.
La première semaine, les médecins prescrivaient selon leurs habitudes et l’intervention avait lieu la semaine suivante au cours de laquelle le groupe « témoin » ne devait pas modifier ses pratiques, le groupe « rendez-vous »programmait les vaccinations au cours d’un RDV (à 3 mois au maximum) et le groupe« vaccination immédiate » faisait l’injection immédiatement grâce à un stock de vaccins disponibles au cabinet. Les médecins de ce dernier groupe étaient dédommagés de l’achat des ROR, DTP et DTCP adulte par l’ARS Poitou-Charentes. Aucune indemnisation n’a été allouée pour l’étude. Les données ont été recueillies au bout d’un et 3 mois après la période de vaccination.
Résultats :
Seules 65% des données fournies étaient exploitables : sur 389 formulaires de prescription vaccinale, 87 n’ont pas pu être analysés.
Dans le groupe « vaccination immédiate », les auteurs ont constaté une amélioration significative du taux de vaccination, passant de 50% en semaine 1 à 82% en semaine 2. L’acceptabilité de cette stratégie par les patients a été bonne puisque les médecins généralistes de ce groupe n’ont eu que 6,7% de refus.
En revanche, pas de différences dans le groupe « rendez-vous » (62% en S1 versus 58% en S2) ni dans le groupe « témoin » (58% en S1 versus 50% en S2) sur le taux de vaccination. Toutefois, la vaccination programmée a été bien acceptée puisque 97% de rendez-vous ont été pris et 52% des médecins de ce groupe ont estimé que cette enquête a eu un impact sur leur pratique professionnelle. Et 37% des médecins qui vaccinaient aussitôt ont déclaré qu’ils allaient essayer de programmer davantage de rendez-vous dédiés à la réalisation de cet acte de prévention.
Le commentaire de cette étude, précise que les deux attitudes « vaccination immédiate » ou « sur rendez-vous » semblent intéressantes pour améliorer le taux de couverture vaccinale.
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