J’EXPLIQUE
› L’acné est une maladie chronique du follicule pilosébacé, ensemble constitué du poil et de la glande sébacée qui sécrète le sébum
› Plusieurs facteurs interviennent dans le développement d’une acné :
- les hormones sexuelles, notamment la sécrétion d’androgène maximale à l’adolescence, jouent un rôle en favorisant une production importante de sébum (hyperséborrhée)
- l’obturation du canal pilaire par ce sébum trop épais et en excès associé à une hyperkératinisation (augmentation des cellules) de la peau,
- la colonisation du sébum ainsi retenu par une bactérie, le propionibactérium acnes, qui va proliférer et provoquer une inflammation (rougeur, douleur, chaleur) des follicules pilosébacés.
› L’acné a donc plusieurs formes cliniques. La forme rétentionnelle définissable par de nombreux comédons (« points noirs »), et des microkystes (petites élevures blanches correspondant à l’accumulation de sébum dans l’entonnoir obturé d’un follicule sébacé). La forme inflammatoire, plus fréquente, résultant de la prolifération microbienne de ces lésions par propionibacterium acnes, se manifeste par des papules, élevures rosées ou rouges, parfois douloureuses, et des pustules, plus grandes et très inflammatoires, dont le sommet contient un liquide purulent jaunâtre. Ces deux composantes peuvent être associées, on parle alors d’acné mixte ou polymorphe. Certaines acnés, préférentiellement chez le garçon, sont sévères, caractérisées en particulier par des nodules ou des macrocomédons.
› Traiter une acné est long, 6 mois à plusieurs années. Ce qui implique que l’adolescent soit très motivé pour bien suivre son traitement et informé des effets des traitements.
JE PRESCRIS
› Un traitement « sur-mesure », adapté au type d’acné du jeune, au retentissement sur sa qualité de vie, à sa motivation, au grade de sévérité plus qu’au caractère des lésions. Plusieurs niveaux de traitement sont possibles.
› Un traitement local dit topique, avec l'application régulière d'un gel ou d'une lotion contenant l'un des 3 principes actifs efficaces :
- le peroxyde de benzoyle, puissant antibactérien très efficace sur les acnés inflammatoires mais peu sur le comédon
- un rétinoïde (dérivé de la vitamine A) surtout actif sur les formes rétentionnelles
- ou une association fixe (peroxyde de benzoyle et rétinoïdes) qui agit sur les deux composantes.
- un antibiotique à l’action antibactérienne et anti-inflammatoire est possible mais jamais en monothérapie, les résistances de P.acnés augmentent
› En règle générale, le traitement sera appliqué le soir au coucher et sera suivi le matin de l'application d'une crème hydratante non comédogène pour éviter ses éventuels effets desséchants ou irritants.
› Eventuellement un traitement par voie générale, un antibiotique, essentiellement les cyclines qui ont une action antibactérienne et anti-inflammatoire pour une durée de 3 à 6 mois. Parfois des hormones sont prescrites pour compenser une hyperandrogénie, chez certaines jeunes filles, avec des précautions d’emploi pour minimiser les risques thromboemboliques. Seules les formes sévères et/ou résistantes, relèvent de l’isotrétinoïne, efficace dans toutes les formes, sous réserve d’un suivi médical rigoureux et très encadré.
J’ALERTE
› Etre patient : l'efficacité d'un traitement local ne pourra être jugée avant au moins 2 mois d'un traitement scrupuleusement suivi. S'il est efficace, il devra souvent être poursuivi jusqu'à ce que la maladie disparaisse
› En cas d’irritation importante, appliquer le traitement un soir sur deux.
› Le peroxyde de benzoyle a une tendance à décolorer certains tissus.
› Eviter le savon, utiliser pour la toilette un syndet ou un gel nettoyant.
› Se protéger du soleil : cyclines et produits locaux peuvent être photosensibilisants
› En cas de contact des yeux, des paupières, de la bouche ou des muqueuses avec un gel, il faut rincer très rapidement et très abondamment à l'eau tiède.
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