Comme celles de l’an passé, les recommandations sanitaires pour les voyageurs 2021 (1), qui viennent d’être émises par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), sont impactées par la situation particulière liée à la pandémie du Covid-19. Pour autant, ce document de près de 100 pages fait le point sur de nombreuses pathologies pouvant être contractées lors de séjours à l’étranger, et surtout sur leur prévention. À côté des informations détaillées sur les encéphalites japonaise et à tiques, la rage, la tuberculose, l’hépatite A…, ces guidelines remises à jour font un focus particulier sur les risques liés aux arthropodes et la protection personnelle antivectorielle. « Si le paludisme reste un problème qui demeure très prégnant à l’étranger, on voit de plus en plus de voyageurs touchés par la dengue, le chikungunya, le virus Zika, aussi avons-nous détaillé les mesures de protection dans nos recommandations », indique le Pr Daniel Camus, infectiologue à l’Institut Pasteur de Lille, qui a piloté ce travail.
Un focus est effectué sur les répulsifs et les insecticides, très utilisés, dans le but d’éviter aux voyageurs d’être contaminés par une maladie vectorielle. La réglementation européenne exige désormais que ces produits soient évalués de manière très stricte par les autorités sanitaires, en prenant en compte leur toxicité pour l’homme et l’environnement.
Parmi les nombreux produits répulsifs cutanés actuellement disponibles sur le marché pour se prémunir des piqûres de moustiques, sont recommandés par ces guidelines : le DEET, l’IR 3535, l’icaridine ou KBR3023 et l’huile d’eucalyptus citriodara. Les effets de ces répulsifs sont aujourd’hui particulièrement analysés, les deux premiers produits ayant une AMM assortie d’un résumé des caractéristiques du produit (RCP), les deux autres étant en cours d’évaluation au niveau européen.
Ces recommandations abordent également les effets des insecticides mis sur des vêtements ou sur des moustiquaires. En raison de leurs conséquences délétères, en particulier sur l’environnement, « à terme, ces produits vont devenir interdits, explique le Pr Daniel Camus. Aussi, dans nos recommandations, nous préconisons de n’utiliser un insecticide que pour une durée très courte et quand existe un fort risque de se faire piquer par un moustique, comme lors d’une ou deux journées de safari. » Il est aussi conseillé qu’un enfant ne porte pas à la bouche une moustiquaire imprégnée d’insecticide.
Un tableau figurant dans le BEH fait une synthèse des différents moyens de prévention disponibles contre les piqûres de moustiques en évaluant leur efficacité. Les trois moyens recommandés sont une moustiquaire imprégnée d’insecticide, une moustiquaire grillagée aux fenêtres et portes, et un répulsif cutané sur les parties du corps découvertes, en complément des vêtements. Ces guidelines citent aussi quelques moyens d’appoint, comme la climatisation, la ventilation ou le serpentin fumigène (extérieur). Parmi les moyens à ne pas utiliser : les bracelets anti-insectes, les huiles essentielles, les appareils sonores à ultrasons, la vitamine B1 ou encore l’homéopathie.
(1) BEH, hors-série, 1er juin 2021
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