Revue de presse

L’épicondylite vue par la SFMG

Publié le 09/04/2010
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Saluons la récente initiative de la SFMG qui a lancé en 2009 une collection de fiches pédagogiques nommées "REGARDS DE l'OMG". Chaque thème est constituée de deux volets en miroirs : un pour le patient et un autre pour le médecin. Il sont sélectionnés parmi les 50 premiers diagnostics (résultats de consultation répertoriés par l'Observatoire de la Médecine Générale (OMG). En décembre 2009, paraissait la fiche « Epicondylite » réalisée par les experts de la SFMG.

-› Le travail est le principal facteur de risque des épicondylites (35 à 64%), loin devant les loisirs (pratique du tennis : 5 à 10%) et les autres activités personnelles selon des données canadiennes. Il n’existe pas d’algorithme validé pour le traitement de l’épicondylite, seule la mise au repos du coude et l’adaptation du poste de travail font consensus. Seuls les généralistes américains ont élaboré une recommandation.

-› Le diagnostic est exclusivement clinique. Les mouvements douloureux retrouvés à l’examen sont l’extension du poignet

contre résistance (coude tendu), la flexion forcée du poignet (main en pronation, coude en extension), l’extension des doigts contre résistance, la supination contre résistance (coude tendu).

-› Aucun examen complémentaire n’est nécessaire. L’échographie est utile dans trois situations : les formes suraiguës afin de repérer une rupture partielle de tendon ; les formes chroniques, afin d’évaluer l’importance des lésions tendineuses ; le contexte médico-légal qui rend nécessaire la réalisation d’une imagerie.

-› Les AINS sont intéressants comme antalgiques. Parmi les méthodes de physiothérapie, seuls les ultrasons ont une efficacité faible mais supérieure à celle du placebo. Une seule étude sur seulement 38 patients était en faveur de l’efficacité du massage par renforcement excentrique. L’infiltration a ses risques (atrophie tendineuse) et est contre-indiquée en cas de déchirure partielle du tendon. Le laser, l’onde de choc n’ont pas fait preuve d’efficacité. L’immobilisation plâtrée peut rendre service dans les déchirures partielles du tendon. La chirurgie est intéressante dans les formes récalcitrantes.

Donc, à court terme (6 semaines), l’infiltration est nettement plus efficace. A long terme (14 mois), la physiothérapie est légèrement plus efficace que l’infiltration et l’abstention. L’abstention est plus efficace que l’infiltration ; on observe une guérison spontanée entre 9 et 24 mois (moyenne à 12 mois).

-› L’épicondylite est une maladie professionnelle pour les patients exposés selon les tableaux 57 (régime généralal) et 39 (régime agricole). Il convient donc de la déclarer en tant que telle.

-› Enfin, cette fiche se conclut par une fiche patient et une fiche bibliographique avec en particulier des indications pour aider à une recherche MeSH.

1- Arnould M, Bouhana S, Griot E, Marechal N. SFMG. L’épicondylite. Regards de l’Observatoire de la médecine générale. SFMG et Wolters Kluwer. 27 novembre 2009.

http://www.sfmg.org/outils_sfmg/fiches_pratiques/pour_le_medecin/l_epic…

Dr Linda Sitruk

Source : lequotidiendumedecin.fr