L’institut vient de publier pour la première fois en France les données communes du réseau des registres des cancers Francim, du service de biostatistique des Hospices Civils de Lyon, de l’Institut de veille sanitaire et de l’INCa (1). L’étude a porté sur les nouveaux cas d’hémopathies malignes diagnostiqués entre 1975 et 2009, enregistrés par 14 registres ayant au moins cinq années d’enregistrement consécutives. 15 entités d’hémopathies malignes ont ainsi été étudiés.
› En 2012, le nombre de nouveaux cas d’hémopathies malignes en France métropolitaine est estimé à 35 000 (19 400 chez l’homme, 15 600 chez la femme), soit 1/10e des nouveaux cas de cancer (355 0002). Plus de 2/3 des cas sont des hémopathies lymphoïdes. De façon générale, les hémopathies malignes sont plus fréquentes chez l’homme. Plus de la moitié des cas d’hémopathies malignes surviennent après 60 ans.
En moyenne le diagnostic a lieu entre 71 et 75 ans.
› Les quatre hémopathies malignes les plus fréquentes en 2012, qui totalisent à elles seules 50 % de la totalité des nouveaux cas en France, sont le myélome multiple/plasmocytome (avec 4 888 nouveaux cas), la leucémie lymphoïde chronique/lymphome lymphocytique (4 464), le lymphome diffus à grandes cellules B (4 096) et les syndromes myélodysplasiques (4 059).
› Certaines hémopathies malignes ont vu leur niveau d’incidence diminuer dans les deux sexes. Ils s’agit des syndromes myéloprolifératifs chroniques hors leucémie myéloïde chronique. D’autres, a contario, voient leur taux s’accroître de 1 à 2 % par an dans les deux sexes mais de manière plus marquée chez les hommes. Le myélome multiple a progressé de 229% pour les hommes et de 197% pour les femmes, les leucémies aiguës myéloïdes de 159% dans le sexe masculin et de 147% du côté féminin, et les leucémies lymphoïdes chroniques/lymphomes lymphocytiques de 129% chez les hommes et de 133% chez les femmes.
› Selon les auteurs de l’étude, l’augmentation du nombre de cas sur la période d’étude a trois causes principales : l’amélioration du diagnostic, le vieillissement de la population et de possibles expositions à des facteurs de risque « qui restent en grande partie à déterminer, (…) les prédispositions génétiques et les facteurs de risque avérés des hémopathies malignes n’expliquant aujourd’hui qu’une faible partie de l’incidence estimée ». En effet, selon le sous-type d’hémopathie maligne considéré, les radiations ionisantes, l’exposition aux pesticides, les traitements cytotoxiques ou certains virus sont les facteurs de risque évoqués. Des études publiées ces dernières années suggéraient aussi que les hémopathies lymphoïdes (myélomes et lymphome de Hodgkin exclus) étaient des cancers à surveiller étroitement, compte tenu de liens suspectés ou établis avec l’environnement.
1- Monnereau A, Remontet L, Maynadié M, Binder-Foucard F, Belot A, Troussard X, Bossard N. Estimation nationale de l’incidence des cancers en France entre 1980 et 2012. Partie 2 – Hémopathies malignes. Saint-Maurice : Institut de veille sanitaire ; 2013. 88 p.
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